Cartes interactivesLausanne est la grande ville avec le plus de chaleur renouvelable
beke, ats
20.9.2022 - 11:04
Les communes suisses peuvent désormais consulter en ligne la part d'énergie renouvelable ou importée utilisée pour chauffer leur parc bâti ainsi que la quantité d'émissions de gaz à effet de serre engendrées par celui-ci. Des cartes interactives ont été développées par Navitas Consilium, bureau de conseil énergie-climat basé à Martigny (VS).
20.09.2022, 11:04
ATS
L'outil, qui s'appuie sur les données publiques du registre fédéral des bâtiments et logements, mises à disposition par l'Office fédéral de la statistique (OFS), permet «d'observer le besoin de décarbonation du parc bâti en Suisse», a communiqué mardi Navitas Consilium. L'entreprise rappelle qu'à eux seuls, le chauffage et la consommation d'eau chaude représentaient en 2020 près de 40% de la consommation énergétique totale du pays.
«Les bâtiments ont donc un rôle important à jouer dans l'atteinte des objectifs de la Stratégie climatique 2050 de neutralité carbone, adoptée en janvier 2021 par le Conseil fédéral», souligne le bureau de conseil. «L'effort à fournir pour y parvenir est considérable, mais il existe des pistes pour soutenir et accompagner les communes dans leurs démarches visant à réduire la consommation énergétique du parc bâti et à améliorer la qualité de l'énergie consommée.»
Le défi des villes
Les cartes montrent que la part d'énergie renouvelable consommée pour le chauffage est la plus faible dans les zones à forte densité (Plateau, Arc lémanique, vallée du Rhône, Tessin, vallée du Rhin). Alors qu'il est compris entre 2% et 84% sur l'ensemble du territoire, ce taux ne dépasse pas 28% dans les dix plus grandes villes du pays.
Lausanne arrive en tête (28%), suivie de Zurich (24%) et Bâle (24%). Ces résultats sont en grande partie liés à la présence d'importants réseaux de chaleur à distance historiques, selon Navitas Consilium. «Les villes ont d'ailleurs bien compris la nécessité de développer leurs réseaux thermiques, outil essentiel des zones denses pour la réussite de la transition énergétique.»
Bien que Lausanne soit la grande ville championne du renouvelable, elle pointe en quatrième position en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre par rapport à la surface du parc bâti. C'est Berne qui domine ce classement, suivie de Zurich et Bâle. Bienne (BE) est cinquième.
Dans les zones rurales et montagnardes, il apparaît plus aisé d'envisager un approvisionnement plus respectueux de l'environnement et moins dépendant de l'importation d'énergie, relève le communiqué. «Alors que dans les zones plus denses, les énergies de réseau et les systèmes individuels fossiles ont été davantage déployés en raison de leur faible encombrement et de leur densité énergétique importante.»
Les sources de production de chaleur importées pour le chauffage des bâtiments et l'eau chaude sont en grande partie concentrées autour du mazout et du gaz. Ils assurent plus de 30% et 25% de l'approvisionnement énergétique du parc bâti actuellement.
Grandes disparités communales
Comme l'illustrent les cartes de Navitas Consilium, les situations peuvent fortement évoluer d'une commune à l'autre en fonction de leur contexte géographique ou des actions mises en oeuvre vers la neutralité carbone. «Dans son ensemble, le parc bâti a encore une certaine marche à franchir avant d'atteindre les objectifs compatibles avec la COP26 dont la Suisse est signataire», soit zéro émission carbone et 100% de chaleur renouvelable, note la société.
Le bureau de conseil rappelle que l'alimentation et la qualité des informations contenues dans le registre fédéral des bâtiments et logements de l'OFS sont de la responsabilité de chaque commune. Il invite donc ces dernières à actualiser ces informations, ajoutant être en mesure de mettre à jour les calculs régulièrement afin de visualiser l'évolution de chaque commune en fonction des objectifs énergétiques globaux.