CommunalesLausanne: la gauche assure «jouer au diapason»
gsi, ats
15.3.2021 - 14:09
Keystone-SDA, gsi, ats
15.03.2021, 14:09
ATS
L'alliance de gauche fait bloc à Lausanne pour conserver sa large majorité à la Municipalité. A moins de deux semaines du 2e tour des élections communales, ses six candidats ont insisté lundi sur leur volonté de travailler ensemble.
Alors que les Verts avaient fait bande à part au 1er tour, il est temps à nouveau de «jouer au diapason», a imagé Grégoire Junod lors d'une conférence de presse à l'Ecole de jazz et de musique actuelle (EJMA). Le syndic socialiste a estimé «logique» que les Verts rejoignent le PS et le POP dans une alliance «qui fonctionne bien depuis 2006».
«Nous savons nous rassembler quand cela est nécessaire. Nous avons certes des désaccords, mais surtout des points qui nous unissent», a poursuivi celui qui est arrivé en tête du 1er tour, suivi par Florence Germond (PS), Emilie Moeschler (PS) et David Payot (POP).
Si la reconstitution de l'alliance avec les Verts s'est apparemment déroulée sans accroc, le choix des candidats écologistes a été plus houleux. Pour accompagner la sortante Natacha Litzistorf, l'assemblée du parti a retenu lundi dernier Xavier Company, alors que celui-ci avait récolté moins de voix que son colistier Daniel Dubas au 1er tour.
Une décision «très difficile» tombée à l'issue de discussions «intenses», a reconnu Benjamin Rudaz, coprésident des Verts lausannois. Il a assuré que cette sélection interne s'était déroulée «dans les formes», sachant notamment que le vote s'est joué sur le fil, à une voix près comme l'a révélé samedi 24 heures.
Candidat légitime
Malgré les circonstances, Xavier Company a affirmé se sentir «légitime». Il a souligné que s'il avait effectivement été battu par Daniel Dubas dans les votes à la Municipalité, il l'avait devancé pour le Conseil communal. Le jeune avocat (32 ans) a aussi expliqué que son profil avait été préféré pour sa complémentarité avec Natacha Litzistorf, que cela soit au niveau de l'âge, de la formation ou des intérêts politiques.
Proche des mouvements sociaux, notamment de la Grève du climat, Xavier Company a assuré qu'il prendrait ses responsabilités s'il était élu à la Municipalité. «Je suis avocat et je connais les limites à ne pas dépasser. Ces mouvements sociaux ont toutefois leur importance et il faut savoir les écouter», a-t-il relevé.
Pour montrer leur cohésion, les six candidats de l'alliance se sont relayés lundi en rappelant les points principaux de leur programme. Florence Germond a parlé de la volonté «d'apaiser la ville» en matière de trafic automobile et Emilie Moeschler de réduire le prix des transports publics. David Payot a insisté sur la poursuite de la «politique exemplaire» de la Ville en matière d'accueil de jour des enfants.
Avec Natacha Litzistorf, il a été question de logements abordables et assainis du point de vue énergétique. Pour faire face à l'urgence climatique, Xavier Company a dit miser notamment sur la végétalisation de la ville et le recours au chauffage à distance.
Quant à Grégoire Junod, il a expliqué que si Lausanne allait continuer de grandir ces prochaines années, cela ne se ferait pas au détriment de la population. «Nos projets sont toujours axés sur la qualité de vie», a-t-il dit.
Pas de monobloc
Pour mémoire, les six candidats de l'alliance de gauche seront opposés le 28 mars au duo du PLR composé du sortant Pierre-Antoine Hildbrand et de Florence Bettschart-Narbel. Le PLR, qui a obtenu le soutien de l'UDC et du Centre pour le 2e tour, réclame un «rééquilibrage» à la Municipalité avec deux représentants de la droite, dans une équation 5+2 plutôt que 6+1.
«Il ne faut pas voir cette situation comme un monobloc de six contre un. La réalité est autre avec plusieurs composantes différentes, même au sein de la gauche. Cela nous permet une bonne prise en compte des différents intérêts de la population», a jugé Grégoire Junod.