Facteur de stress Le bruit causé par les transports augmente le risque de suicide

uc, ats

29.3.2023 - 12:49

Le bruit causé par les transports augmente le risque de suicide, selon une étude du Swiss TPH. La circulation routière est en cause et dans une moindre mesure les chemins de fer.

Le risque de suicide augmente chez les personnes exposées à des niveaux élevés de bruit causé par les transports, selon cette étude (archives).
Le risque de suicide augmente chez les personnes exposées à des niveaux élevés de bruit causé par les transports, selon cette étude (archives).
ATS

Keystone-SDA, uc, ats

Les troubles psychiques touchent près d'un milliard de personnes dans le monde. En Suisse, on estime qu'environ 1,4 million de personnes souffrent de problèmes de santé mentale et que près de 1000 personnes mettent fin à leurs jours chaque année, a indiqué mercredi l'Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) dans un communiqué.

L'étude, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, a analysé les données de 5,1 millions d'individus de la Swiss National Cohort de 2001 à 2015, âgés de 15 ans et plus. Elle montre que pour chaque palier supplémentaire de 10 décibels du bruit moyen à domicile causé par la circulation routière, le risque de suicide augmente de 4%.

Une association avec le bruit des chemins de fer, bien que moins marquée, a également été observée. Les résultats constatés étaient solides, même après un ajustement tenant compte de l'exposition à la pollution de l'air, du nombre d'espaces verts aux alentours du domicile et de plusieurs indicateurs socio-économiques.

Un facteur de stress

«Nous avons utilisé les suicides comme indicateur des troubles psychiques, car nous ne disposons pas de données suisses solides sur les diagnostics de santé mentale tels que la dépression ou l’anxiété», explique Benedikt Wicki, doctorant au Swiss TPH et premier auteur de l’étude, cité dans le communiqué.

«Le bruit augmente la charge mentale, contribuant au développement de troubles mentaux ou à l’aggravation d'un état préexistant», ajoute le chercheur. Les mécanismes biologiques impliqués comprennent les troubles du sommeil, des niveaux accrus d’hormones de stress, des modifications des fonctions cérébrales ou le sentiment de perte de contrôle.

«Notre cerveau perçoit le bruit comme un signe de menace potentielle et active une réaction de lutte ou de fuite. Le bruit permanent causé par les transports lorsque vous êtes à la maison peut vous rendre agité et incapable de faire face au stress», souligne Danielle Vienneau, auteure principale de l’étude.

Cette étude démontre en outre que des mesures de réduction du bruit telles que les limitations de vitesse, les véhicules plus légers et les revêtements routiers et pneus antibruit portent leurs fruits, conclut le Swiss TPH.