Défis climatiquesLe Canton de Vaud doit accélérer la cadence
gsi, ats
30.6.2023 - 16:56
Pour la deuxième fois en une semaine, une étude montre que le Canton de Vaud doit en faire davantage face aux défis climatiques. La dernière en date, réalisée par Statistique Vaud, appelle à un véritable «changement de paradigme», notamment en matière de sobriété énergétique.
30.06.2023, 16:56
30.06.2023, 18:06
ATS
Mercredi, le Conseil d'Etat relevait qu'un audit de l'EPFL concluait à l'insuffisance des mesures actuelles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Rebelote vendredi avec une étude de Statistique Vaud sur la transition énergétique qui arrive à la même conclusion. A savoir que les efforts actuels ne sont pas assez poussés.
Les statisticiens vaudois ont modélisé les trajectoires que pourrait suivre la transition énergétique, dont ils ont tiré trois scénarios. Il en ressort que le Canton, pour atteindre la neutralité carbone en 2050, ne peut pas se contenter d'une certaine «continuité». Les actions et investissements doivent être «massivement renforcés» et intervenir «au plus tôt», a relevé Aline Buri, cheffe de projet à Statistique Vaud.
Des changements de pratique sont aussi impératifs. La population devra ainsi faire preuve de davantage de sobriété, «car les solutions techniques seules ne devraient pas suffire», a-t-elle prévenu. Autrement dit, pour reprendre la terminologie du scénario le plus ambitieux, «un basculement vers un nouveau paradigme» est nécessaire.
La neutralité carbone passera aussi inévitablement par des solutions de captation qui, pour le moment, n'en sont qu'à leur balbutiement. Ce n'est qu'en réunissant plusieurs conditions – production d'énergies renouvelables, efficience énergétique, sobriété, captation – que les émissions pourraient «atteindre un plateau» puis commencer à diminuer vers 2050 sur le territoire vaudois, a poursuivi Mme Buri.
«C'est possible»
Commentant les résultats de cette étude, le conseiller d'Etat Vassilis Venizelos a reconnu «l'ampleur de la tâche». Mais «c'est possible d'y arriver», a-t-il ajouté. Pour le ministre de l'environnement, les «leviers d'action» existent pour «accélérer la cadence». Et de prendre en exemple l'assainissement des bâtiments, domaine dans lequel le potentiel est «important» dans le canton.
Selon lui, la population est aussi «prête à accepter» une certaine sobriété, qui ne veut pas forcément dire que son confort sera impacté. Les modifications de certains comportements l'hiver dernier, alors que la pénurie menaçait, prouvent que la population est capable de suivre le mouvement, a-t-il estimé.
Pour sa collègue Valérie Dittli, il faut «convaincre les gens que des changements profonds sont nécessaires». En charge de Statistique Vaud, elle a souligné l'importance de l'étude présentée vendredi. «Elle montre, par des chiffres, ce qu'il est possible de faire», a-t-elle affirmé. Avant d'appeler, elle aussi, à «une modification profonde des modes de production et de consommation de l'énergie».