Genève Le Conseil des droits de l'homme prolonge un mandat sur le Bélarus

sn, ats

1.4.2022 - 15:24

Le Conseil des droits de l'homme a prolongé d'un an le mandat de surveillance au Bélarus donné à la haute commissaire Michelle Bachelet. Vendredi à Genève, il a aussi à nouveau demandé des élections libres dans ce pays.

La Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet devra continuer à suivre la situation des droits humains au Bélarus (archives).
La Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet devra continuer à suivre la situation des droits humains au Bélarus (archives).
ATS

Keystone-SDA, sn, ats

Dans une résolution approuvée par plus de 20 voix, contre 6 oppositions et près de 20 abstentions, l'instance onusienne condamne à nouveau le «déni systématique» des droits humains et des libertés fondamentales au Bélarus. Elle dénonce les arrestations et détentions arbitraires d'opposants, notamment après la réélection controversée d'Alexandre Loukachenko après la présidentielle d'août 2020.

Elle demande des investigations rapides et indépendantes sur toutes les accusations de violations des droits humains depuis ce scrutin. Au moins 37'000 personnes ont été détenues de mai 2020 à mai dernier en lien avec la présidentielle controversée, selon l'ONU. Mme Bachelet a récemment dénoncé une totale impunité.

Plus de 13'000 personnes avaient été détenues arbitrairement pour la seule période du 9 août 2020, au moment du scrutin, et la semaine qui a suivi, dit le Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Selon les indications analysées et près de 150 discussions au total avec des témoins, les forces de sécurité ont arrêté chaque personne qui était à leur portée.

Millier de détenus politiques

Le Haut-Commissariat a répété aussi que la torture et les abus ont été «largement répandus» et «systématiques». Des centaines de cas ont été dénoncés par les ONG qui ont mentionné des crimes contre l'humanité. L'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), établie à Genève, a déposé il y a quelques mois une plainte contre six hauts responsables bélarusses.

Fin 2021, 969 personnes étaient détenues de leur côté pour des raisons qui peuvent être considérées comme politiques. La répression des récentes manifestations après le référendum permettant de revenir sur le statut non nucléaire du Bélarus a fait passer ce nombre à plus d'un millier.

Depuis la présidentielle, la législation a été durcie pour restreindre les libertés. Au total, des dizaines d'avocats ont perdu leur droit de travailler. Et près de 300 ONG ont été fermées.