Quatre fois plus d'impôtsLe Conseil fédéral vise le porte-monnaie de la classe moyenne
Sven Ziegler
20.10.2024
Le Conseil fédéral veut réduire drastiquement les avantages fiscaux lors du versement du troisième pilier et du capital de la caisse de pension. Cela toucherait surtout durement la classe moyenne et les personnes qui gagnent bien leur vie.
20.10.2024, 07:02
21.10.2024, 07:41
Sven Ziegler
Le Conseil fédéral prévoit de réduire les avantages fiscaux liés aux deuxième et troisième piliers de la prévoyance vieillesse, ce qui signifie des impôts nettement plus élevés pour de nombreuses personnes.
Une nouvelle méthode de calcul prévoit que la charge fiscale dépende du revenu, ce qui touche surtout la classe moyenne et les gros salaires. Par exemple, l'impôt pourrait quadrupler pour les gros revenus, comme le rapporte la «Sonntagszeitung». Le journal cite l'exemple suivant: celui qui gagne 140 000 francs et se fait verser 350 000 francs paiera à l'avenir 17 800 francs au lieu de 6580 francs.
Alors que les bas salaires pourraient en profiter, le changement prévu indigne de nombreuses personnes qui faisaient confiance aux privilèges fiscaux actuels. Les critiques comme le conseiller aux Etats du centre Erich Ettlin y voient «une violation du principe de la bonne foi».
Des problèmes pour les caisses de pension?
Les partisans de la réforme, comme le PS, font valoir que la réglementation actuelle profite surtout aux riches qui obtiennent des avantages fiscaux considérables via leur prévoyance vieillesse. La modification prévue devrait apporter à la Confédération des recettes supplémentaires de l'ordre de 250 millions de francs par an.
Mais les experts avertissent que l'attrait des deuxième et troisième piliers pourrait fortement diminuer en raison de la suppression des incitations, ce qui pourrait conduire à ce que moins de personnes cotisent.
Un autre problème pourrait survenir pour les caisses de pension. Comme de nombreuses caisses dépendent du fait que les nouveaux retraités se fassent verser le capital, la réforme pourrait augmenter la charge financière des caisses. Ainsi, selon le «Sonntagszeitung», les experts s'attendent à ce que davantage de personnes choisissent à l'avenir une rente plutôt que le versement d'un capital, ce qui signifie des coûts plus élevés pour les caisses de pension.
Les institutions financières, qui profitent des versements dans le troisième pilier, sont également inquiètes. Les banques et les assurances voient dans la réforme prévue un danger pour le système des trois piliers et mettent en garde contre les conséquences possibles à long terme, dont une augmentation de la dépendance vis-à-vis des prestations sociales à la retraite.