Sexisme Le Grand Conseil genevois ne tolère aucun dérapage

4.3.2021

Les propos et les comportements sexistes ne sont pas tolérés au sein du parlement genevois. Cette évidence est désormais écrite dans le règlement du Grand Conseil qui a été modifié par un projet de loi accepté jeudi soir.

La deputee MCG MAGNIN Daniele Magnin portant un masque de protection, arrive pour l'ouverture de la session du Grand Conseil genevois au CICG, le lundi 11 mai 2020 a Geneve. (image d'illustration)
La deputee MCG MAGNIN Daniele Magnin portant un masque de protection, arrive pour l'ouverture de la session du Grand Conseil genevois au CICG, le lundi 11 mai 2020 a Geneve. (image d'illustration)
KEYSTONE

"Le respect et la politesse devaient aller sans dire, mais dans certains cas, il apparait qu'il faille l'écrire", a relevé le député PDC Jean-Marc Guinchard, rapporteur de commission. Le projet de loi, adopté par 73 voix contre 7 et 3 abstentions, permet au président de rappeler à l'ordre un député, un conseiller d'Etat ou un fonctionnaire qui déraperait.

Pour le socialiste Youniss Mussa, les élus doivent avoir un rôle d'exemplarité. "Ecoutez la société!", a-t-il lancé aux députés en insistant sur la tolérance zéro qui doit être de mise en matière de sexisme. A quelques jours du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, il faut montrer l'exemple, a souligné le Vert Yves de Matteis.

A droite, l'UDC Patrick Lussi, qui s'est défendu d'être un "atroce macho", a estimé que l'arsenal existant était très efficace. "Attention à ne pas verser dans le puritanisme", a relevé le MCG Patrick Dimier, pour qui la règle est "le respect absolu de ses contradicteurs".

Amendement

Au final, le projet de loi est passé avec un amendement du PLR qui limite les rappels à l'ordre uniquement aux députés, conseillers d'Etat et fonctionnaires quand ils sont en séance. La proposition initiale évoquait plus largement "dans l'exercice de ses fonctions". Le PDC Jean-Marc Guinchard a déploré cet aspect restrictif.

Les socialistes voulaient initialement aller beaucoup plus loin pour lutter contre le sexisme avec une motion qui n'a pas trouvé de majorité en commission. Ce texte proposait notamment de mettre en place un mécanisme de plainte et d'enquête confidentiel et d'établir des sanctions disciplinaires contre les auteurs.