La nouvelle loi sur la chasse offre davantage de sécurité pour les animaux, les paysages et les humains. Le comité en faveur de ce texte a lancé jeudi sa campagne en vue de la votation du 27 septembre.
Grâce à la révision, le castor et le lynx sont protégés et ne peuvent plus être chassés. Seules trois espèces peuvent encore être régulées, contre près de 300 auparavant: le loup, le bouquetin et le cygne tuberculé, a lancé le comité formé de Chasse Suisse, du Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB) et l'Union suisse des paysans (USP).
La révision est claire: la population des animaux sauvages ne doit pas être menacées; cela vaut aussi pour le loup, qui reste un animal protégé, rappelle Lorenz Hess (PBD/BE). Ainsi, c'est l'ancienne loi qui est une «loi d'abattage», et non la nouvelle, a rappelé le comité.
Protéger les animaux de rente
La Suisse a besoin de nouvelles solutions pour faire face au retour du loup et aux dégâts qu'il engendre chaque année. Les cantons ne peuvent agir que si ce prédateur n'a plus peur de l'être humain, s'il se trouve dans des zones habitées ou s'il contourne les mesures de protection des troupeaux.
Le but est de protéger les animaux de rente, les paysages exploités et l'être humain. Les agriculteurs des Grisons disent que les vaches allaitantes sont plus agressives à cause du loup. En meute, ces prédateurs se sont attaqués à des veaux qui se trouvaient au milieu du troupeau, a souligné le conseiller national Markus Ritter (PDC/SG).
La loi révisée améliore l'équilibre entre le loup et les animaux de rente, a-t-il avancé. Et de rappeler que «nous avons besoin des moutons pour préserver les paysages alpins. Sans eux, ces régions seraient couvertes d'arbres et de bosquets là où nous ne le voulons pas».
... et les paysages alpins
Les Alpes seraient couvertes de forêts, les risques d'érosion augmenteraient et le réseau de sentiers de randonnée serait réduit. Si les éleveurs cessent leurs activités après des attaques, des vallées entières ne seront plus exploitées, a abondé le conseiller national Franz Ruppen (UDC/VS). Ces régions retourneront à l'état sauvage.
La régulation des espèces est définie de manière à permettre une exploitation durable des forêts. En effet, une régulation contrôlée de la faune protège les forêts contre un abroutissement excessif qui empêche le rajeunissement des arbres et la repousse.
Sans mesures de protection, des générations entières d'arbres peuvent être menacées, a souligné la conseillère nationale Maja Riniker (PLR/AG). Et les forêts remplissent un rôle essentiel de protection contre les dangers naturels.
Corridors fauniques
De plus, les espaces vitaux de la faune sauvage sont favorisés grâce à un soutien financier pour des zones de protection. Des corridors fauniques garantissent les déplacements. «Les animaux sauvages sont enfin protégés», a expliqué Mme Riniker. Dans un paysage fortement découpé par des axes routiers, ces passages sont importants. La biodiversité est renforcée, ce qui stabilise les écosystèmes.
Les cantons recevront également plus d'argent pour des dégâts causés par la faune sauvage, comme des dommages sur les infrastructures. Cela permettra par exemple de mieux accepter la présence des castors.
Les opposants en tête
Pour les organisations de protection de l'environnement et des animaux, à l'origine du référendum, la révision est ratée, inacceptable et encourage les décisions arbitraires. Elle anéantit la protection des espèces menacées au lieu de la renforcer, selon les référendaires, qui demandent un retour à la case départ.
D'après un premier sondage de Tamedia diffusé mi-août, la révision serait rejetée par 53% des votants.
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