Partis Le paysan de montagne Marcel Dettling parvient au sommet de l'UDC

rl, ats

22.3.2024 - 09:32

L'UDC doit élire samedi un nouveau président particulièrement conforme à son image et au cliché d'une Suisse campagnarde. Agé de 43 ans, le paysan de montagne schwyzois Marcel Dettling est un conservateur proche de la base, tenant d'une ligne particulièrement dure en matière migratoire.

Conseiller national depuis 2015 et vice-président de l'UDC depuis 2022, Marcel Dettling s'est lancé en politique à l'âge de 17 ans.
Conseiller national depuis 2015 et vice-président de l'UDC depuis 2022, Marcel Dettling s'est lancé en politique à l'âge de 17 ans.
KEYSTONE

Keystone-SDA, rl, ats

Conseiller national depuis 2015 et vice-président de l'UDC depuis 2022, Marcel Dettling s'est lancé en politique à l'âge de 17 ans. En 1998, il faisait partie des membres fondateurs des jeunes UDC du canton de Schwyz. A l'époque, le parti qui domine aujourd'hui en terres schwyzoises n'avait encore aucun mandat à l'exécutif cantonal.

En 2008, le paysan d'Oberiberg (SZ) entre au parlement cantonal. Sept ans plus tard, il est élu au Conseil national lors des élections fédérales, en y éjectant le chef du groupe socialiste aux Chambres fédérales, Andy Tschümperlin.

Un Toni Brunner moins rigolard

A l'image d'un certain Toni Brunner avant lui, Marcel Dettling monte rapidement en grade au sein de l'UDC Suisse. Paysan lui aussi, au charisme certes un peu moins rigolard que son camarade, le Schwyzois intègre la direction du parti en 2018.

Depuis deux ans, il fait partie des vice-présidents de l'UDC, aux côtés de la Genevoise Céline Amaudruz et de la Zurichoise Magdalena Martullo-Blocher, élue grisonne à la Chambre du peuple.

Marcel Dettling aurait déjà pu devenir président de l'UDC Suisse, il y a quatre ans, s'il l'avait voulu. Sollicité par son parti, il y a renoncé pour donner alors la priorité à sa famille, ses enfants étant alors en bas âge.

Chef de campagne électorale à succès

Prêt cette fois-ci à relever le défi de la présidence, en succédant au Tessinois Marco Chiesa, il a été désigné candidat officiel par la direction du parti, qui appelle les délégués de l'UDC Suisse à l'élire samedi à Langenthal (BE).

Ses enfants ont désormais moins besoin de lui, explique-t-il aux médias. De plus, il sait désormais à quoi s'attendre depuis qu'il est vice-président.

L'expérience acquise l'an dernier comme chef de la campagne de l'UDC pour les élections fédérales renforce, elle aussi, l'assise et l'assurance de Marcel Dettling. Elle lui a permis également de renforcer ses contacts avec les présidents des sections cantonales du parti.

Droite dure à la simplification extrême

En élisant Marcel Dettling à sa tête, l'UDC renoue avec son enracinement terrien, huit ans après le départ de Toni Brunner. Au sein du parti, il appartient au camp des ultraconservateurs et à l'aile dure en matière migratoire. Ses interventions parlementaires touchent, outre l'agriculture, surtout la politique d'asile.

En tant que futur président de l'UDC, il dit vouloir renforcer la clarté du positionnement et de l'orientation du parti. Il en a fait l'illustration récemment en matière climatique: «Je préfère qu'il fasse plus chaud à l'avenir que plus froid», a-t-il déclaré.

En cela, il a démontré sa capacité à simplifier à l'extrême des choses complexes pour les vendre à l'électorat et attirer l'attention des médias.