Le personnel du CHUV s'est mobilisé mercredi pour réclamer davantage d'effectifs, de meilleurs salaires ainsi qu'une prime Covid pour tous. La journée d'action et de grève s'est terminée par une manifestation qui a réuni, selon la police, 500 personnes à Lausanne.
Les grévistes ont dénoncé un manque d'effectifs qui mène à l'épuisement.
Près de 500 personnes ont défilé en soirée à Lausanne pour clore la journee de mobilisation du personnel de la santé.
Le personnel du CHUV réclame davantage d'effectifs, de meilleurs salaires ainsi qu'une prime Covid pour tous.
Le personnel du CHUV se mobilise pour réclamer plus d'effectifs - Gallery
Les grévistes ont dénoncé un manque d'effectifs qui mène à l'épuisement.
Près de 500 personnes ont défilé en soirée à Lausanne pour clore la journee de mobilisation du personnel de la santé.
Le personnel du CHUV réclame davantage d'effectifs, de meilleurs salaires ainsi qu'une prime Covid pour tous.
Distribution de tracts et d'autocollants «CHUV en grève!» dès le début de la matinée, préparations de banderoles, discussions et rassemblements: les employés ont montré leur mécontentement, dénonçant un manque chronique d'effectifs qui épuise les équipes.
A la mi-journée, une cinquantaine de personnes se sont réunies devant l'entrée des urgences de la Policlinique médicale universitaire (PMU), à Lausanne. Une banderole donnait le ton: «Personnel surmené et énervé ! Santé en danger».
Epuisement total
«Il y a un certain ras-le-bol, un épuisement total», a expliqué à Keystone-ATS Véronique Schober, présidente de la commission du personnel du CHUV. Les gens sont fatigués, même s'ils sont fiers de ce qu'ils font au quotidien pour apporter leur aide aux patients.
Les grévistes réclament un renforcement des effectifs, une revalorisation salariale et une prime Covid pour tous – le montant de 900 francs n'étant prévu que pour certaines catégories de personnes, à des conditions restrictives. Ceux qui n'ont travaillé que pendant la première vague ne recevront rien, par exemple.
Une prime pour tous
La prime vise en outre les personnes directement au contact des malades et exposées au virus. «Les soignants étaient en première ligne, mais il ne faut pas oublier les transporteurs patients, la logistique, les aides-soignants, l'accueil, tout le personnel du CHUV qu'on ne connaît pas», a plaidé Mme Schober.
Avant le défilé, qui a conduit plus de 450 personnes du CHUV au centre-ville, des soignants ont pris la parole. «La charge de travail est en constante augmentation. On est moins à l'écoute. Il y a des patients non vus, non mobilisés», a relaté une physiothérapeute.
Hôpital malade
Une sage-femme a dénoncé le «manque de dotation chronique» et la nécessité de «déléguer des soins à du personnel qui n'est pas forcément qualifié». «L'hôpital public est gravement malade», a lancé une de ses collègues. «Soignants épuisés, patients en danger», ont scandé en choeur les manifestants.
Selon David Gygax, syndicaliste au SSP, le taux d’absentéisme atteindrait jusqu'à 30% au bloc opératoire, jusqu'à 25-30% aux soins intensifs. Et la situation était déjà tendue avant la pandémie. «Il faut absolument engager des gens», a insisté le secrétaire syndical.
Aussi des améliorations
Mardi devant la presse, le directeur général du CHUV Philippe Eckert a dit comprendre la fatigue et la lassitude de ses équipes, qui se sont beaucoup engagées durant la pandémie. La direction travaille depuis plusieurs années à une amélioration des conditions de travail, a-t-il ajouté, exemples à la clé. Depuis 2017, 461 ETP (équivalents temps plein) ont notamment été créés.
Le Conseil d'Etat a accepté de rencontrer mardi prochain des représentants des grévistes. «Il nous l'a annoncé hier soir vers 22h00, à la veille de la grève», relève David Gygax.