Thierry Burkart «Il est très improbable que la Suisse soit menacée ou attaquée»

syde, ats

8.4.2022 - 06:40

Le président du PLR Thierry Burkart appelle à une réorientation de la politique de sécurité de la Suisse et à un rapprochement avec l'OTAN, après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. La Suisse ne peut pas se défendre toute seule, estime-t-il.

Pour Thierry Burkart, la Suisse doit plus collaborer avec l'OTAN pour être mieux protégée (archives).
Pour Thierry Burkart, la Suisse doit plus collaborer avec l'OTAN pour être mieux protégée (archives).
ATS

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«Il est très improbable que la Suisse soit menacée ou attaquée par un Etat. Si nous étions attaqués, d'autres parties de l'Europe occidentale seraient probablement concernées. Et dans un tel cas, nous devrions raisonnablement nous défendre en collaboration avec d'autres États», constate M. Burkart dans un entretien diffusé vendredi par le Tages-Anzeiger.

Il constate également que la Suisse, un petit pays, n'a pas les moyens de s'offrir une défense autonome. «La Suisse ne peut pas se protéger seule contre des missiles internationaux ou à moyenne portée». Il faut donc collaborer et s'entraîner avec d'autres Etats pour rendre les systèmes militaires interopérables, ajoute-t-il.

Comme la Finlande et la Suède

Dans cette optique, l'achat de 36 F-35 Lightning II américains est judicieux, selon le conseiller national argovien. «Cet avion de combat sera à l'avenir le type d'appariel le plus utilisé en Europe. Pour l'architecture de sécurité en Europe, l'OTAN sera déterminante pour une durée indéterminée».

Le président du PLR ne demande «clairement pas» l'adhésion à l'OTAN. La Suisse coopère déjà avec l'alliance militaire occidentale dans le cadre du partenariat pour la paix. Mais elle devrait collaborer encore plus étroitement avec l'OTAN, comme le font «la Finlande et la Suède par exemple en participant aux manœuvres de l'OTAN», explique le président du PLR.

Ce resserrement des liens ne doit cependant «en aucun cas» signifier la fin de la neutralité armée de la Suisse, poursuit-il. «Nous ne devons pas participer à d'autres guerres». Mais «la neutralité au sens large, la politique de neutralité, évolue depuis toujours», note-t-il. La guerre en Ukraine oblige la Suisse à redéfinir plus clairement sa politique de neutralité «en tenant compte des circonstances réelles».