Energie Le président d'ElCom défend le cycle combiné

ATS

21.12.2019 - 06:43

«Les centrales à gaz doivent cesser d'être taboues, car nous en aurons probablement besoin de manière temporaire comme énergie d'appoint», affirme Carlo Schmid-Sutter, président d'ElCom, dans une interview accordée à la Neue Zürcher Zeitung et publiée samedi (archives).
«Les centrales à gaz doivent cesser d'être taboues, car nous en aurons probablement besoin de manière temporaire comme énergie d'appoint», affirme Carlo Schmid-Sutter, président d'ElCom, dans une interview accordée à la Neue Zürcher Zeitung et publiée samedi (archives).
Source: KEYSTONE/EQ IMAGES/ADRIAN MOSER

Après la fermeture de la centrale nucléaire de Mühleberg (BE), le président de l'autorité suisse de régulation de l'électricité appelle à la construction en Suisse des controversées centrales combinées à gaz. Et ce afin de combler les trous d'approvisionnement.

«Les centrales à gaz doivent cesser d'être taboues, car nous en aurons probablement besoin de manière temporaire comme énergie d'appoint», affirme samedi Carlo Schmid-Sutter, président d'ElCom, dans une interview accordée à la Neue Zürcher Zeitung. Les détracteurs des centrales à cycle combiné à gaz et à vapeur estiment que de telles constructions vont à l'encontre des efforts environnementaux en raison des émissions de CO2.

Celui qui quittera la présidence d'ElCom à la fin de l'année après douze ans de service explique que si la Suisse comble son approvisionnement en important de l'électricité, elle recevra un mélange fait de beaucoup de charbon. L'électricité produite à partir du gaz rejette moitié moins de CO2 que l'électricité produite à partir du charbon. «Il est donc plus judicieux de construire des centrales combinées à gaz et à vapeur en Suisse que d'importer de la Pologne de l'électricité produite à partir de charbon.»

Ancien conseiller aux Etats (PDC/AI), M.Schmid-Sutter doute que dans les conditions actuelles du marché, les énergies renouvelables se développent aussi rapidement que disparaîtra l'énergie nucléaire en Suisse. «Il existe un fossé entre la sécurité de l'approvisionnement et la rationalité économique qui doit être comblé par la politique et, en fin de compte, par le contribuable.

«Une cause d'inquiétude»

Le président de l'ElCom plaide pour «l'achat par l'Etat d'une plus grande sécurité d'approvisionnement» et donc pour des centrales de réserve adéquates pour l'hiver. L'État devrait agir en tant qu'acquéreur. «Celui qui fournira la capacité de production au prix le plus favorable se verra attribuer le contrat.» Le Conseil fédéral devrait être tenu par la loi de lancer de tels appels d'offres pour l'extension des centrales s'il apparaît que les objectifs ne seront pas atteints au moment de la fermeture de toutes les centrales nucléaires.

M.Schmid-Sutter ne se réjouit pas de l'arrêt de la centrale nucléaire de Mühleberg. «Je ne sais pas comment on peut être heureux quand 5% de la production suisse d'électricité disparaît d'un coup. Pour moi, ce n'est pas une raison de célébrer, mais une cause d'inquiétude.»

Une page de l'énergie nucléaire s'est tournée vendredi en Suisse avec l'arrêt définitif de la centrale nucléaire de Mühleberg (BE) après 47 ans d'activité pour des raisons économiques. Le Conseil fédéral a salué cette décision. La ministre de l'Energie Simonetta Sommaruga (PS/BE) a parlé sur Twitter d'une «journée historique». L'avenir appartient à l'énergie indigène et propre qui provient de l'eau et du soleil, a-t-elle écrit.

Retour à la page d'accueil