Grand Conseil – FR Le SICHH à Fribourg peut poursuivre

ATS

20.12.2019 - 13:20

Le conseiller d'Etat fribourgeois Jean-Pierre Siggen n'a pas réussi à faire passer la version gouvernementale en faveur du soutien au SICHH (archives).
Le conseiller d'Etat fribourgeois Jean-Pierre Siggen n'a pas réussi à faire passer la version gouvernementale en faveur du soutien au SICHH (archives).
Source: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Le Grand Conseil fribourgeois a conservé les chances de voir le Centre suisse d'intégration en santé humaine (SICHH) devenir un jour un centre de compétences technologiques aidé par la Confédération. Mais l'enveloppe de 10 millions, à fonds perdu, est scindée en deux.

Après un débat houleux mercredi, où l'entrée en matière a été acceptée par 53 voix contre 35 et 8 abstentions, le décret du Conseil d'Etat a passé la rampe vendredi par 52 voix contre 37 et 12 abstentions. Mais la version finale voit le montant initial de 10 millions coupé en deux, au grand dam du gouvernement.

Le conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen, qui défendait le dossier devant le législatif, a dû subir de vives critiques à l'égard du SICHH (pour Swiss Integrative Center for Human Health). Le manque de résultats, alors que l'Etat a déjà engagé 12 millions de francs, a été ciblé par plusieurs députés, à droite comme à gauche.

Grain de sable

Ensuite, dans l'examen de détail, dès l'article 1, un grain de sable a surgi avec l'acceptation, par 41 voix contre 37 et 14 abstentions, d'un amendement du député PS Grégoire Kubski demandant de limiter, dans un premier temps, à 2,5 millions de francs l'engagement de l'Etat de Fribourg, causant un souci quant à la cohérence du décret.

Les 10 millions de francs étant nécessaires pour décrocher un soutien d'ici à fin 2020 de la part de la Confédération, le canton de Fribourg ne remplissait plus les conditions pour avancer, a dit alors en substance le député PDC Laurent Dietrich. Après une discussion animée, les débats ont été interrompus jusqu'à vendredi.

Vendredi, les débats ont repris de plus belle, avec une tentative vaine, via la députée PDC Susanne Aebischer, de revenir à la version initiale. Celle-ci se décomposait, en bloc, de 7,5 millions pour le soutien fédéral et de 2,5 millions pour l'année charnière 2020, sachant que, dans le rouge, le SICHH a besoin d'un soutien immédiat.

Avant le vote final, un amendement supplémentaire de Grégoire Kubski à l'article 2 a été retenu par les députés. Il dit qu'un décret complémentaire relatif à une contribution financière de 7,5 millions de francs pour la période 2021-2024 sera soumis au Grand Conseil, une fois obtenue l'obtention par le SICHH de sa certification.

A un tournant

«Le SICHH se trouve à un tournant», avait expliqué mercredi Jean-Pierre Siggen. «Soit on gagne la subvention fédérale, soit c'est non et tout s'arrête», avait ajouté le magistrat PDC. Selon lui, le SICHH a besoin de temps pour réussir et il n'est pas une entreprise dont la vocation est de dégager des bénéfices.

Le SICHH veut devenir le 6e centre de compétences technologiques subventionné par la Confédération, via une division industrielle dédiée au diagnostic (Swiss Smart Diagnostics). Le domaine est jugé prometteur et stratégique, avec l’essor de la médecine personnalisée et de l’impact diagnostique dans les nouvelles thérapies.

Plate-forme d'innovation, le SICHH emploie 18 personnes, mais souffre d'un taux de rotation élevé. La candidature du centre a été déposée à fin juin. Une réponse du Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI) est attendue à fin 2020.

Pour décrocher une subvention fédérale, chaque candidat doit bénéficier d’un appui du canton qui l’héberge. Le SICHH se trouve sur le site de Bluefactory, où se trouvait la défunte brasserie Cardinal.

Avantage compétitif

Les cantons au bénéfice d’un tel centre profitent d’un avantage compétitif pour attirer des entreprises suisses et internationales. La création d’une division industrielle dans le diagnostic, avec plusieurs sociétés, donnerait une dynamique nouvelle au développement des connaissances, selon le gouvernement.

La perspective devrait accroître la collaboration avec les hautes écoles, renforcerait les entreprises déjà présentes dans le canton et en attirerait de nouvelles.

Le canton entend aussi renforcer son implication dans le SICHH, une société anonyme à but non lucratif, dont l’actionnaire principal est l’Université de Fribourg. Le directeur de la Promotion économique, Jerry Krattiger, doit siéger dans son conseil d’administration.

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