Le Syndicat des services publics (SSP) ne baisse pas pavillon dans son combat contre le projet d’assainissement de la Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat de Fribourg (CPPEF). Il exige d’obtenir les chiffres sur le taux de couverture et le rendement en 2019.
«Nous sommes ébahis par le manque de transparence du comité de la CPPEF», a indiqué jeudi Gaétan Zurkinden, secrétaire régional du SSP. Le syndicat a saisi avant Noël l’Autorité cantonale de la transparence et de la protection des données (ATPrD) pour se faire livrer les chiffres. «C'est un droit démocratique», a-t-il précisé.
Dans sa lutte, le SSP collabore toujours avec l’avocat et conseiller national (PS/GE) Christian Dandrès. Le passage prévu de la primauté des prestations à la primauté des cotisations implique un transfert des risques vers les assurés, a-t-il expliqué, en insistant sur le fait que le choix du Conseil d'Etat fribourgeois avait aussi un coût.
Conciliation attendue
Christian Dandrès a rappelé que Genève et Vaud avait conservé le premier principe. «Dans les affaires de 2e pilier, on présente les choses comme inéluctables, avec l'idée que seuls les experts connaissent le dossier», a constaté Cora Antonioli, vice-présidente du SSP, «comme s'il s'agissait d'une question objective».
Le SSP Fribourg attend maintenant le 18 février, date d’une conciliation sous l’égide de l’ATPrD. Et le temps presse. Le projet de réforme du Conseil d’Etat pourrait passer devant le Grand Conseil dès la session de fin mars. D’ici là, le syndicat a agendé une journée d’actions et de grève dans la fonction publique le 4 mars.
Actuaire indépendant
Invité à la conférence de presse à titre personnel, le député PS et secrétaire régional Unia Armand Jaquier a plaidé en faveur de la défense du droit des travailleurs. Le SSP veut par ailleurs pouvoir le plus rapidement possible confier une expertise à un actuaire indépendant, histoire d'amener de nouveaux éléments à sa cause.
Le SSP avait réuni un millier de personnes en octobre dernier dans la rue à Fribourg pour contester l'assainissement de la CPPEF, qui assure quelque 19'000 personnes. En février 2019, entre 3000 et 4000 employés avaient déjà manifesté. A l'époque, la Fédération du personnel de l’Etat de Fribourg (FEDE) soutenait le mouvement.
Depuis, la FEDE s'est ralliée à la vision du gouvernement présentée en septembre dernier. Ses membres, environ 5500, ont voté dans ce sens en novembre. Le SSP et ses membres, qui sont minoritaires parmi le personnel syndiqué à l'Etat de Fribourg, poursuivent donc leur combat seuls.
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