Entrepises Le Valais met sur pied un plan canicule pour les travailleurs

zd, ats

3.6.2024 - 13:38

Le Valais met sur pied un plan canicule pour les travailleurs actifs à l'extérieur. Il se base sur les directives édictées par la SUVA en collaboration avec le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) pour toute la Suisse.

Jusqu'ici, le plan canicule valaisan ciblait prioritairement les personnes vulnérables, comme les personnes âgées, les nouveau-nés ou encore les femmes enceintes. Il a désormais été étendu aux travailleurs actifs en extérieur et directement exposés lors des phases de canicule (archives).
Jusqu'ici, le plan canicule valaisan ciblait prioritairement les personnes vulnérables, comme les personnes âgées, les nouveau-nés ou encore les femmes enceintes. Il a désormais été étendu aux travailleurs actifs en extérieur et directement exposés lors des phases de canicule (archives).
ATS

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«Les personnes et entreprises actives dans le domaine des chantiers ou des parcs et jardins sont concernées en premier lieu», indique lundi le canton dans un communiqué. Jusqu'ici, le plan canicule du Service valaisan de la santé publique ciblait prioritairement les personnes vulnérables, comme les personnes âgées, les nouveau-nés ou encore les femmes enceintes.

L'an passé, les syndicats chrétiens du Valais (SCIV) avaient appelé le service de protection des travailleurs (SPT) à l'étendre et à suspendre les travaux lourds sur les chantiers en cas de canicule sévère. Mais c'est la SUVA, la caisse nationale d'assurance-accident, qui est compétente pour les contrôles en la matière et pour requérir les mesures adaptées à chaque situation, a rappelé lundi le SPT.

Les cantons ayant appelé de leurs vœux une coordination et une adaptation des directives en vigueur, c’est désormais chose faite: «la SUVA et le SECO se sont coordonnés pour mettre en place un plan canicule au niveau suisse qui s'articule en quatre paliers», explique à Keystone-ATS Nicolas Bolli, chef du SPT. Chaque palier est défini par une fourchette de températures mesurées sur le lieu de travail à l'ombre, qui détermine les mesures à prendre sur les chantiers et dans les entreprises.

Décaler les horaires

Sur les chantiers, le niveau 1 correspond à des mesures de base et exige par exemple la mise en place de mécanismes préparatoire, logistique et informatif. Le niveau 2 est déployé lorsque les températures oscillent entre 21 et 27 degrés à l'ombre et recommande de créer de l'ombre sur les chantiers, de mettre suffisamment d'eau à disposition et d'effectuer les travaux les plus lourds le matin.

Entre 28 et 32 degrés, le troisième palier ajoute à ces mesures, la nécessité de surveiller l'état physique des ouvriers, de permettre davantage de courtes pauses dans des lieux frais, notamment. Enfin dès 33 °C de nouvelles mesures doivent être mises en place: les travaux pénibles doivent notamment être réduits au maximum et les pauses multipliées et rallongées.

Les entreprises concernées devront «définir bien à l’avance leur plan de protection canicule interne, définissant la manière dont les mesures nécessaires seront prises et mises en oeuvre», souligne le canton. La SUVA procédera à des contrôles.

En Valais, les communes ont par ailleurs été invitées à laisser, dans la mesure du possible, les entreprises entamer les travaux en extérieur plus tôt, détaille encore le canton. Les adjudicateurs publics et parapublics ont eux été invités à renoncer à prononcer des pénalités en cas de restitutions de travaux hors délai lorsque des périodes de canicule en sont la cause.

Des bracelets pour monitorer

Outre les chantiers, le plan canicule sera aussi déployé dans les entreprises du canton, dans lesquelles la chaleur externe intensifie encore le travail, comme dans les fonderies, explique Nicolas Bolli. Là aussi, les mesures seront adaptées en quatre paliers. «On attend encore les directives du SECO en la matière», ajoute-t-il.

En parallèle un projet-pilote destiné à monitorer les risques est également lancé. «Il nous manque encore des données pour comprendre quels sont les facteurs qui provoquent un coup de chaleur», relève encore le chef du SPT. Le canton a donc décidé d'équiper une centaine d'ouvriers qui se sont portés volontaires de «bracelets-alarme» durant trois mois.

Le bracelet doit permettre d’alerter simultanément son détenteur et les scientifiques à la base du projet en cas de surchauffe du corps. Le travailleur sera alors immédiatement contacté pour qu'il puisse décrire «ce qu'il est en train de faire au moment de l'alarme». Toutes ces données seront récoltées et analysées. Un premier bilan est attendu pour l’automne.

Alertes canicules par zone

Les alertes canicules sont déterminées par l'Office du médecin cantonal qui se base notamment sur les données de MétéoSuisse. Elles seront déclenchées dans certaines zones du canton lorsque les températures diurnes et nocturnes moyennes dépasseront les 25°C durant trois jours consécutifs.