La Cour de justice de Genève a confirmé la condamnation de Dominique Giroud pour instigation à tentative de soustraction de données. Elle ne lui a cependant infligé qu'une peine pécuniaire de 0 jour amende, indique mardi son avocat Yannis Sakkas. L'encaveur valaisan avait voulu pirater les ordinateurs de deux journalistes qui enquêtaient sur lui afin de connaître leurs sources.
Keystone-SDA, mf, ats
26.04.2022, 14:13
ATS
En première instance, le Tribunal de police de Genève avait reconnu la culpabilité de Dominique Giroud dans cette affaire, et avait prononcé à son encontre une peine de six mois de prison avec sursis. En appel, l'encaveur avait plaidé son acquittement. Aujourd'hui, il peut encore recourir auprès du Tribunal fédéral.
Ce jugement de la Cour de justice de Genève «est manifestement une victoire», écrit M. Sakkas dans un communiqué. «Les juges ont refusé concrètement de prononcer la moindre peine de prison ou de jour-amende». Leur décision d'annuler la peine retenue par le Tribunal de police ne peut être que saluée, ajoute l'avocat.
«Profond malaise»
Aux yeux de M. Sakkas, «cette décision montre le profond malaise que ce dossier inspire». Elle révèle, en tout cas, «qu'une sanction contre Dominique Giroud ne se justifiait pas». L'avocat estime toutefois dommage que les juges n'aient pas osé faire un pas supplémentaire en acquittant son client.
La tentative de piratage des ordinateurs d'un journaliste de la RTS et d'une journaliste du Temps a été menée en 2014. L'équipe dont s'était entouré Dominique Giroud pour l'opération était composée d'un ami d'enfance, agent à l'époque du Service de renseignements de la Confédération (SRC), d'un détective privé et d'un as de l'informatique.
Selon l'accusation, qui se base sur des écoutes téléphoniques, les prix de l'opération de piratage avaient été négociés. Une avance de 10'000 francs avait même été versée par Dominique Giroud à l'informaticien. L'attaque avait finalement échoué, les deux journalistes n'ayant pas mordu à l'hameçon.