les défis sont nombreuxLe zoo de Bâle a 150 ans : un parc chéri aux débuts peu glorieux
dosp, ats
3.7.2024 - 09:44
Le zoo de Bâle fête son 150e anniversaire, jour pour jour. Tout a commencé le 3 juillet 1874 avec la présentation d'animaux de Suisse et cinq ans plus tard, chapitre peu glorieux, l'exhibition de peuples exotiques. Le zoo est aujourd'hui une sorte de bouée de sauvetage pour des animaux menacés.
Keystone-SDA, dosp, ats
03.07.2024, 09:44
ATS
Dans le livre publié à l'occasion du jubilé, le directeur Olivier Pagan décrit le zoo de Bâle comme «une oasis au milieu de la ville». Il vante la valeur récréative du lieu pour la population en insistant sur les notions d'éducation, de recherche et de protection de la nature.
En matière de protection de la nature, le zoo ne fait pas toujours l'unanimité. En 2019, la population bâloise a refusé des modifications légales qui auraient permis la construction d'un océanium au zoo. Pour les opposants, il s'agissait surtout de protéger les animaux.
Public fidèle
Malgré les problèmes liés à la détention d'animaux en captivité, le zoo peut compter sur un public fidèle. Chaque année, il attire environ 1,2 million de visiteurs, la deuxième affluence du pays en la matière derrière celle du zoo de Zurich. La population se montre aussi très généreuse, qu'il s'agisse de legs ou de dons.
Les conditions de vie des animaux dans le zoo se sont bien améliorées au cours des dernières décennies. Jusqu'à la fin des années 1990, les lions vivaient à l'étroit derrière des grillages. Aujourd'hui, ils disposent d'un vaste enclos et d'une tanière où ils peuvent se retirer loin du regard des visiteurs. Les éléphants et les grands singes sont aussi détenus dans des espaces plus spacieux.
Gorille élevé au biberon
En 1959, la naissance du premier gorille dans un zoo européen a projeté le zoo de Bâle à la une des journaux. Goma est né dans la cage des singes et il a été élevé au biberon et langé par le directeur du zoo de l'époque. Goma est décédé en 2018 à 58 ans.
Ce n'était pas le premier grand succès du zoo de Bâle. En 1956, il avait déjà fait les titres de la presse avec la naissance en captivité d'un rhinocéros indien, une première mondiale.
En 1874, le zoo ne présentait pas encore d'espèces exotiques. On pouvait y voir des sangliers, des bouquetins, des cerfs et des oiseaux. L'attrait initial pour le jardin zoologique s'est vite estompé.
Chapitre peu glorieux
Dès 1879 s'ouvre un chapitre peu glorieux. Le zoo a commencé à exhiber des peuples exotiques, notamment des Nubiens et des Marocains. Ces expositions de personnes ont rencontré un grand succès, évitant au zoo de faire faillite. Elles n'ont cessé qu'en 1935, pas pour des raisons éthiques, mais à cause d'un intérêt décroissant du public qui préférait voir des animaux exotiques comme les lions et les éléphants.
Situé non loin de la gare, le zoo de Bâle est confronté à des problèmes de place. Il n'occupe actuellement qu'une surface de 110'000 mètres carrés, contre 270'000 mètres carrés pour le zoo de Zurich. Il présente tout de même environ 630 espèces, contre 375 pour le jardin zoologique zurichois.
Petite réserve de terrain
Le zoo de Bâle dispose encore d'une petite réserve de terrain, au sud, sur le territoire de Bâle-Campagne et au nord-est où se trouve le parking. A terme, le directeur du zoo et le président du conseil d'administration Martin Lenz comptent bien utiliser ces surfaces pour y construire des installations qui pourront accueillir des animaux exotiques.
Ouvert en 1874, le zoo de Bâle est le plus ancien jardin zoologique de Suisse. Il faut toutefois préciser que le parc animalier de Lange Erlen, à Bâle, avait ouvert ses portes trois ans plus tôt. Mercredi, le prix d'entrée était fixé à 50 centimes, comme il y a 150 ans.