Afghanistan Les attaques des talibans croissent depuis l'accord avec Washington

ATS

29.7.2021 - 06:31

Les effectifs de l'armée afghane s'élèvent officiellement à quelque 300'000 hommes (archives).
Les effectifs de l'armée afghane s'élèvent officiellement à quelque 300'000 hommes (archives).
ATS

Les attaques des talibans contre le gouvernement afghan ont fortement augmenté depuis la signature en février 2020 de l'accord conclu entre les Etats-Unis et les insurgés, selon un rapport américain. L'accord a conduit au retrait des forces étrangères du pays.

Les «attaques initiées par l'ennemi», attribuées majoritairement aux talibans, sont passées de 9651 à la fin 2019 à 13'242 à la fin 2020, indique jeudi le bureau de l'inspecteur général spécial pour la reconstruction de l'Afghanistan (SIGAR), s'appuyant sur les données de la mission de l'OTAN en Afghanistan.

C'est la première fois, depuis décembre 2019, que cette dernière publie des chiffres détaillés de ces attaques.

Entre le 1er mars et le 31 mai, date des dernières données recueillies par la mission de l'OTAN en Afghanistan, Resolute Support, avant le retrait de la plus grande partie des forces de la coalition, 10'383 attaques ont été recensées, dont 3268 ont été mortelles, selon le bureau du SIGAR.

Tendance «clairement défavorable»

A la demande du gouvernement de Kaboul, l'inspecteur général ne publie pas le nombre des pertes de l'armée afghane, dont les effectifs s'élèvent à quelque 300'000 hommes. Selon la mission de l'OTAN, la violence contre les civils a atteint de nouveaux records en avril et mai, avec 705 civils tués et 1330 blessés. C'est presque autant que les trois mois précédents cumulés.

Resolute Support attribue 93% des victimes civiles des derniers mois aux forces antigouvernementales (40% aux talibans, 38% à des insurgés non identifiés, 14% à l'EI et moins de 1% au réseau Haqqani proche des talibans), précise ce rapport.

Le rapport note que les talibans ont pris le contrôle d'un grand nombre de districts dans les zones rurales, même s'ils ne contrôlent pas les grandes villes. «La tendance globale est clairement défavorable au gouvernement afghan qui pourrait faire face à une crise existentielle s'il ne la renverse pas», souligne l'inspecteur général, John Sopko, cité dans le rapport.

«Ce qui est le plus inquiétant, c'est la vitesse et la facilité avec lesquelles les talibans ont apparemment pris le contrôle de districts dans le nord du pays, ancien bastion de l'opposition aux talibans», a-t-il ajouté.