Les cantons comprennent le désir de la population de lever les mesures de lutte contre le coronavirus. Mais il faut agir de manière conséquente, responsable et durable, a déclaré jeudi Lukas Engelberger, président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS).
On a besoin d'un assouplissement, tout le monde a besoin d'air, a souligné le conseiller d'Etat de Bâle-Ville devant la presse à l'issue d'une rencontre avec Alain Berset. M. Engelberger a assuré qu'il comprenait parfaitement l'impatience de la population et les intérêts légitimes de certaines branches économiques.
Mais il faut que cette réouverture se fasse de manière durable, «pas à pas». On ne veut pas devoir tout reprendre à zéro dans quelques semaines, décréter de nouvelles mesures ou limiter les admissions dans les hôpitaux, a-t-il ajouté.
Lukas Engelberger s'est ainsi fait l'écho du ministre de la santé. Alain Berset avait déjà mis en garde mercredi contre une réouverture précipitée. Il a remis le couvert jeudi. «Nous ne devons pas prendre de risques trop grands.» La situation reste fragile et incertaine avec le doublement des cas liés aux variants tous les 10 à 14 jours. Il faut des assouplissements par étapes.
Vaccins, tests et traçages
«Nous entrons dans une phase sensible», a poursuivi le conseiller fédéral. Trois éléments joueront un rôle crucial: la vaccination, la stratégie de tests et le traçage des contacts. Trois domaines dans lesquels les cantons fournissent un énorme travail, a pointé M. Berset, tout en les remerciant.
Concernant la vaccination, le ministre a estimé la Suisse «pas si mal positionnée». Actuellement, 542'000 doses de vaccin ont été administrées et quelque 102'000 personnes ont reçu leurs deux injections. La vaccination va s'accélérer avec l'arrivée de 2,9 millions de nouvelles doses en mai et 3 millions en juin. L'objectif reste de vacciner toutes les personnes qui le souhaitent d'ici l'été.
Il faudra être prêt à accélérer la vaccination quand les doses promises arriveront, a complété M. Engelberger, regrettant la lenteur de certains cantons. En matière de tests, des cantons ont déjà annoncé une stratégie ambitieuse. Mais il y a encore une marge de manoeuvre, a ajouté le président de la CDS.
Fédéralisme privilégié
La rencontre de jeudi a surtout permis un premier tour de table sur les mesures annoncées par le Conseil fédéral. Aucune prise de position concrète n'a été adoptée.
Interrogé sur la possibilité d'appliquer des règles différenciées selon les régions, Lukas Engelberger a estimé qu'il était préférable pour le moment de s'en tenir à des règles nationales.
Le fédéralisme autorise d'établir des règles différenciées si la situation le permet, a-t-il rappelé. Mais nous ne sommes pas dans un tel cas. La situation actuelle est marquée par une grande volatilité, il n'y a pas de différence significative.
Il sera peut-être possible d'instaurer des différences régionales ou cantonales dans quelques mois, lorsque les foyers d'infection seront clairement identifiables.
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