Simonetta Sommaruga considère que le rejet par le peuple dimanche dernier des objets portés par le Conseil fédéral n'est pas le signe d'une crise. Pour la conseillère fédérale, le gouvernement a toujours dû composer avec ce type de désaveux.
La cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) a admis samedi sur les ondes de la radio SRF que la pandémie «nous a secoués» et pourrait avoir conduit à redéfinir «certaines priorités». Elle cite en exemple l'initiative sur les soins infirmiers, combattue par le Conseil fédéral, mais acceptée par le peuple en novembre 2021.
L'état d'esprit de la population n'est toutefois pas entièrement différent et la confiance envers le Parlement et le Conseil fédéral reste grande, a estimé Mme Sommaruga. Il ne faut pas surestimer l'importance des récents échecs devant les urnes des projets portés par les autorités.
Chaque proposition a été examinée avec soin par les électrices et les électeurs, qui ont ensuite arrêté leur décision, explique la conseillère fédérale. Les élus des deux chambres et les membres du Conseil fédéral doivent toutefois élaborer des projets équilibrés et tenant compte, entre autres, des différentes préoccupations des villes et des campagnes, des différentes régions du pays et des différentes cultures.
Selon l'institut gfs.bern, les autorités ont de plus en plus de mal à convaincre le peuple avec leurs projets. Sur un total de 26 objets de votation depuis 2019, dont douze initiatives populaires et quatorze référendums, les électeurs se sont prononcés neuf fois contre le Conseil fédéral et la majorité du Parlement.