Grand Conseil – FRLes députés veulent un rôle accru des médecins dans la vaccination
lp, ats
15.2.2021 - 22:23
Le Grand Conseil fribourgeois a voté un mandat demandant davantage d'intégration des médecins de premiers recours dans la vaccination contre le Covid-19. Critiqué à droite, le Conseil d'Etat a défendu son action, sachant que les cabinets médicaux vaccinent déjà.
Le mandat, déposé à l'initiative du PLR Jean-Daniel Schumacher, avec douze cosignataires de droite, a été accepté lundi soir par 86 voix sans opposition et 7 abstentions. Il a donné lieu à un long échange avec la conseillère d'Etat Anne-Claude Demierre (PS), offrant l'occasion à la ministre de la santé de faire le point sur la question.
Jean-Daniel Schumacher, médecin lui-même, a déploré un manque d'informations et dit vouloir être en mesure de rassurer les patients ne souhaitant pas se rendre dans l'un des centres de vaccination de Fribourg ou Bulle. «Il faut aller vite», a-t-il affirmé en référence aux variants susceptibles de modifier l'efficacité des vaccins.
Moins de doses qu'ailleurs
Anne-Claude Demierre a apporté nombre d'éléments et, surtout, des chiffres, tout en rappelant que l'approvisionnement dépendait de la Confédération. Canton jeune, Fribourg est l'un de ceux qui reçoivent le moins de doses. «Le processus de vaccination dans les cabinets est complexe du point de vue des données à transmettre», a-t-elle ajouté.
Au-delà, 95% des résidents des EMS ont été vaccinés à ce jour, a poursuivi la conseillère d'Etat. Au total, 28'260 personnes, ayant plus de 75 ans ou présentant des risques, sont pour l'heure inscrites, avec 27'275 doses reçues. La députée Erika Schnyder, au nom du PS, a parlé de «coup d'épée dans l'eau» à propos du mandat.
Les socialistes, à l'instar de la plupart du plénum lundi soir, s'y sont pourtant finalement ralliés. Ce qui n'était de loin pas le cas mercredi dernier lorsqu'il s'est agi de conférer au mandat un traitement urgent, afin de pouvoir en débattre lors de la session de février encore. Le PS a alors senti sa ministre mise sur la sellette.
Début il y a une semaine
ll y a une semaine en effet, la magistrate avait répondu aux attentes des praticiens et annoncé les débuts de la vaccination dans 55 cabinets qui recevront leurs patients à risque en alternance ces prochaines semaines. «Il est impossible d’aller plus vite en raison de la pénurie de doses et des contraintes logistiques et informatiques», avait-elle détaillé.
«L’espoir d’une amélioration permanente de la situation sanitaire et sociétale repose en grande partie sur la vaccination de la population contre le coronavirus, qui permettra d'obtenir au plus vite une immunité collective», ont encore motivé les mandataires. «Les cabinets médicaux croulent sous les demandes de vaccination.»
Celles-ci émanent essentiellement de patients âgés et/ou à risque, très souvent peu familiarisés avec les outils informatiques. «Il faut leur expliquer les raisons pour lesquelles ils ne peuvent être vaccinés dans le cabinet de leur médecin traitant», a relevé Jean-Daniel Schumacher dans le mandat déposé à fin janvier.