Société Les enfants veulent être pris au sérieux

ATS

15.11.2019 - 15:51

«Les adultes devraient se rappeler qu’eux aussi ont été des enfants, nous prendre au sérieux et tenir compte de nos avis», tel est l’un des messages que les enfants adressent aux responsables politiques (archives).
«Les adultes devraient se rappeler qu’eux aussi ont été des enfants, nous prendre au sérieux et tenir compte de nos avis», tel est l’un des messages que les enfants adressent aux responsables politiques (archives).
Source: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE

Des enfants venus de toute la Suisse se sont réunis à Berne vendredi à l'occasion du 30e anniversaire de la Convention de l'ONU relative aux droits de l'enfant. Ils ont demandé à être pris au sérieux par les responsables politiques.

«Quand on constate qu'un droit n'est pas respecté, pourquoi est-ce qu'il n'y a pas de sanction, mais seulement un gros rapport?«, s'est inquiété un membre de la délégation d'enfants invitée à Berne par la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS). «Comment vous pouvez savoir si tous les droits sont respectés en Suisse?«, a demandé un enfant de Martigny (VS), cité dans le communiqué de la CDAS.

Ces futurs citoyens sont inquiets sur le respect effectif de leurs droits. «Les adultes devraient se rappeler qu'eux aussi ont été des enfants, nous prendre au sérieux et tenir compte de nos avis», tel est l'un des messages que les enfants adressent aux responsables politiques.

Parler davantage avec les enfants

Ceux-ci se sont prêtés au jeu. Des membres d'exécutifs cantonaux ont mené un «bref dialogue» avec la délégation d'enfants, précise le communiqué. Ils appellent notamment à mieux associer les enfants à la planification de l'espace public et à renforcer la protection de l'enfance.

La Confédération et les cantons doivent travailler ensemble pour améliorer les droits des enfants, a estimé Alain Berset. L'objectif doit être «d'aider les enfants à devenir des adultes conscients de leurs responsabilités envers eux-mêmes et envers la société, et de promouvoir leur intégration sociale, culturelle et politique», ont estimé les membres des exécutifs présents.

«Pour atteindre cet objectif, nous devons moins parler des enfants et davantage parler avec eux», a conclu le conseiller fédéral.

«L'enfant a quelque chose à nous dire»

Trente ans après la signature de la Convention de l'ONU, la reconnaissance de l'enfant comme sujet de droit a peu avancé, précise à Keystone-ATS Jean Zermatten, fondateur de l'Institut international des droits de l'enfant (IDE) à Bramois (VS) et ancien président du comité de l'ONU sur les droits de l'enfant.

Ce serait la révolution: reconnaître que l'enfant a quelque chose à nous dire, qu'il faut l'entendre systématiquement lorsque des décisions doivent être prises à son égard et que son intérêt supérieur soit pris en compte, souligne-t-il.

Le Valaisan salue toutefois les avancées réalisées en 30 ans dans le domaine des droits économiques, sociaux et culturels, notamment au niveau de l'éducation et de la santé.

La protection des enfants a aussi évolué. Mais des poches de résistance subsistent en matière d'abus, de maltraitance et de violences, regrette M. Zermatten.

La Convention de l'ONU relative aux droits de l'enfant a été adoptée le 20 novembre 1989 par l'Assemblée générale des Nations unies. La Suisse l'a ratifiée en 1997.

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