"Événement historique" à Berne 200 femmes investissent la Coupole lors d'un «événement historique»

gd, ats

29.10.2021 - 13:36

Une session des femmes se déroule vendredi et samedi. L'événement «historique», selon les organisatrices, doit permettre de voir la politique sous une perspective féminine.

Keystone-SDA, gd, ats

«C'est un grand honneur et un grand plaisir pour nous d'ouvrir la session des femmes», a lancé d'entrée de jeu Maya Graf (Verts/BL), co-présidente d'Alliance F à l'origine de l'événement, en citant sa prédécesseuse Elisabeth Blunschy-Steiner. La démocrate-chrétienne schwytzoise avait présidé la première session en 1991. «Nous nous réjouissons des discussions à venir.»

L'événement «historique», selon les organisatrices, doit permettre de voir la politique sous une perspective féminine.
L'événement «historique», selon les organisatrices, doit permettre de voir la politique sous une perspective féminine.
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Une quarantaine de Romandes

«Les parlements sont généralement dominés par des hommes», avait relevé Kathrin Bertschy (PVL/BE), peu avant le début de la session. «Les femmes ne sont majoritaires que dans les parlements du canton de Neuchâtel et de la ville de Berne. La perspective des femmes est encore toujours une perspective de minorité.»

Une fois n'est pas coutume, seules les femmes auront leur mot à dire lors de débats parlementaires deux jours durant, a poursuivi la co-présidente d'Alliance F. Deux cents d'entre elles, dont une quarantaine de Romandes, ont été élues par plus de 10'000 femmes.

Aucune n'est parlementaire fédérale. Âgées de 17 à 82 ans, elles sont paysanne, sage-femme, restauratrice, activiste ou encore avocate. De nationalité suisse ou étrangère. Elles ont toutefois été épaulées dans leurs travaux par 46 députées et sénatrices en fonction ou déjà à la retraite.

Travail parlementaire habituel

«Il ne s'agira pas de papotage», a insisté Kathrin Bertschy. Les participantes ont d'abord siégé dans huit commissions pour préparer des propositions concrètes. Ces dernières touchent à des domaines aussi divers que le travail payé ou non payé, les violences, la médecine, la numérisation, les droits populaires ou encore l'agriculture et la science.

Les débats se déroulent eux comme les débats habituels sous la Coupole. Une représentante de commission présente le sujet. S'il y a des minorités, elles s'expriment. Les femmes avaient même la possibilité de déposer des propositions individuelles. Plus de 50 ont été déposées. Craignant que les débats s'étendent en longueur, Sophie Achermann, secrétaire générale pour la session, a appelé les participantes à regarder entre elles pour en réduire le nombre.

Les votations finales auront lieu samedi à midi. Et les revendications seront présentées sous forme de pétitions au «vrai» Parlement. «Ces décisions auront du poids. Toutes les parlementaires engagées lors de la session s'assureront qu'elles seront traitées avec sérieux», a pointé Isabelle Moret (PLR/VD), ancienne présidente du National.

Objectif de 100 élues

«La revendication de la précédente session était d'avoir cent femmes élues au Parlement. Malgré le beau succès de 2019, le résultat n'est pas atteint», a poursuivi la députée. «Nous devons atteindre cet objectif pour 2023.» Et la Vaudoise d'encourager toutes les femmes à se porter candidates et tous de voter pour des femmes.

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a elle plaidé pour la fin des clichés, des discriminations, du harcèlement sexuel et des inégalités subies par les femmes. Pour changer les mentalités, il faut avant tout atteindre l'égalité salariale.

Mais il faut aussi plus de cheffes, d'ingénieures ou encore d'architectes, a pointé la ministre. Et il faut plus d'hommes qui assument des tâches traditionnellement attribuées aux femmes, comme les courses ou la lessive.