Visite officielle Retour sur les grandes étapes des relations sino-suisses

ATS

10.10.2025 - 17:26

Le commerce entre la Suisse et la Chine a connu une croissance rapide au cours des dernières décennies. Toutefois, l'approfondissement des relations économiques s'est heurté à des tensions récurrentes liées aux violations des droits de l'homme par la Chine.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi (à droite), et Ignazio Cassis (à gauche), lors d'une visite officielle au Castelgrande à Bellinzone, le 10 octobre 2025.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi (à droite), et Ignazio Cassis (à gauche), lors d'une visite officielle au Castelgrande à Bellinzone, le 10 octobre 2025.
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Keystone-SDA

- En janvier 1950, la Suisse reconnaît la République populaire de Chine. Parmi les pays occidentaux, seuls la Grande-Bretagne et les pays scandinaves franchissent le pas à la même période. La plupart des Etats occidentaux suivent l'exemple des Etats-Unis et maintiennent dans un premier temps les relations avec le gouvernement national chinois réfugié à Taiwan après la guerre civile.

- 1974: Le ministre des affaires étrangères Pierre Graber conduit la première mission économique suisse en Chine. Après le début des réformes économiques de Deng Xiaoping à la fin des années 1970, les relations commerciales entre les deux pays gagnent rapidement en importance.

- 1991: la Suisse et la Chine conviennent d'un dialogue annuel sur les droits de l'homme.

«Vous avez perdu un bon ami»

- Mars 1999: la visite du chef d'Etat et du parti chinois Jiang Zemin à Berne tourne au vinaigre. Lors de la réception officielle devant le Palais fédéral, des Tibétains en exil grimpent sur les toits entourant le Palais fédéral en brandissant des drapeaux et des affiches sur lesquels on peut lire «Free Tibet». Furieux, Jiang Zemin fait capoter la réception et se rend directement à l'intérieur du Palais fédéral. Il fait savoir à la présidente de la Confédération de l'époque, Ruth Dreifuss: «Vous avez perdu un bon ami»

- Juillet 2013: le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann signe à Pékin l'accord de libre-échange entre la Suisse et la République populaire de Chine. Après l'Islande, la Suisse est seulement le deuxième pays d'Europe à conclure un tel accord avec la Chine. Depuis 2010 déjà, l'empire du Milieu est le principal partenaire commercial de la Suisse en Asie et le troisième en général, derrière l'UE et les Etats-Unis.

- Janvier 2017: pour la première fois depuis 1999, un chef d'Etat chinois, Xi Jinping, se rend en Suisse. Berne et Pékin signent une série d'accords et de conventions. La visite de deux jours est accompagnée de protestations de Tibétains en exil, mais cette fois-ci, il n'y a pas d'esclandre.

Ouïghours

- 2019: La Suisse cosigne une lettre à l'ONU demandant la fermeture des «camps de rééducation» pour les membres de la minorité ouïghoure dans la région du Xinjiang. La Chine annule alors les discussions sur le dialogue sur les droits de l'homme. Ce dialogue ne reprendra qu'en 2023.

- Mars 2020: Le Conseil national approuve une motion visant à introduire des contrôles étatiques des investissements. En octobre 2025, le projet de mise en œuvre est toujours en suspens au Parlement. Les travaux sur le projet de loi ont notamment été déclenchés par le rachat du géant suisse de l'agrochimie Syngenta par le groupe étatique Chem China en juin 2017. Cela donne le nom de «Lex China» au projet.

- Mars 2021: le Conseil fédéral présente la première stratégie de la Suisse à l'égard de la Chine. La Confédération entend miser sur un dialogue constructif et critique, notamment en matière de droits de l'homme. L'ambassadeur de Pékin à Berne accuse alors la Suisse d'ingérence dans les affaires intérieures chinoises.

- Décembre 2022: le Conseil fédéral décide de ne pas reprendre les sanctions imposées par l'UE à la Chine en raison de la répression de la minorité ouïghoure. La décision n'est rendue publique qu'en octobre 2023 suite à un article de la «NZZ am Sonntag».

- Janvier 2024: le premier ministre chinois de l'époque, Li Qiang, vient au Forum économique mondial de Davos (GR) et rend également une visite officielle à la présidente de la Confédération Viola Amherd. Les deux Etats conviennent d'entamer des négociations pour moderniser l'accord de libre-échange.