«Effet délétère du Covid-19» Les hôpitaux sont à genoux 

bu, ats

4.6.2021 - 12:15

Les conséquences de l’interdiction de réaliser des traitements non urgents édictée durant six semaines au printemps 2020 ont été très lourdes financièrement pour les hôpitaux et les cliniques. H+ Les Hôpitaux de Suisse sollicite l'intervention de l'Etat pour parer à «l'effet délétère du Covid-19 et du manque chronique de financement.»

Keystone-SDA, bu, ats

Les prestations de mise à disposition de capacités que les hôpitaux et les cliniques ont fournies du 16 mars au 26 avril 2020 à la Confédération et aux cantons représentent à elles seules un montant de 1,3 à 1,5 milliard de francs. (image d'illustration)
Les prestations de mise à disposition de capacités que les hôpitaux et les cliniques ont fournies du 16 mars au 26 avril 2020 à la Confédération et aux cantons représentent à elles seules un montant de 1,3 à 1,5 milliard de francs. (image d'illustration)
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Les prestations de mise à disposition de capacités que les hôpitaux et les cliniques ont fournies du 16 mars au 26 avril 2020 à la Confédération et aux cantons représentent à elles seules un montant de 1,3 à 1,5 milliard de francs, peut-on lire dans un communiqué de H+ vendredi. Les marges des hôpitaux, qui ont ainsi baissé pour être souvent bien inférieures à 10%, «rendent impossible un financement à long terme des hôpitaux et des cliniques, qui ne peuvent plus procéder aux investissements nécessaires.»

Les comptes annuels révèlent néanmoins que le niveau des pertes financières liées au Covid-19 varie selon les cantons, les régions et chaque hôpital. Cela tient d’une part au fait que toutes les institutions n’ont pas été touchées de manière identique et d’autre part au fait que les cantons ont accordé des compensations différentes.

H+ demande que la Confédération indemnise de manière correcte. Quelques cantons l’ont partiellement fait, notamment Argovie, Bâle, Berne, Genève, Grisons, Vaud et Zurich. «Mais la Confédération refuse toujours de dédommager les hôpitaux et les cliniques au niveau national», souligne l'organisation.

En conséquence, H+ soutient les directrices et les directeurs cantonaux de la santé (CDS) qui enjoignent la Confédération de participer aux pertes financières des hôpitaux et des cliniques. Plusieurs cantons ont déposé ou préparent des initiatives en ce sens.

Qu’un élément du problème

Les conséquences financières de l’interdiction des traitements en 2020 ne sont qu’un élément du problème. Divers projets et mesures politiques visent à restreindre encore la liberté d’action des hôpitaux et des cliniques et menacent leur assise budgétaire, ajoute H+ qui cite notamment le 2e volet de mesures de la Confédération visant à freiner la hausse des coûts ou la révision de l’ordonnance sur l'assurance-maladie.

À moyen terme, H+ estime nécessaire de trouver une solution au financement chroniquement insuffisant de la branche. Avec la campagne «L’avenir de nos hôpitaux», l’association et ses membres réclament une pause dans la restructuration forcée du paysage hospitalier.