Egalité Les mères sans emploi perdent gros

ATS

23.5.2019 - 13:51

Toutes catégories de formation confondues, les femmes interrompent leur carrière en moyenne 9,2 ans pour s'occuper de leurs enfants (image symbolique).
Toutes catégories de formation confondues, les femmes interrompent leur carrière en moyenne 9,2 ans pour s'occuper de leurs enfants (image symbolique).
Source: KEYSTONE/WALTER BIERI

Devenir mère est souvent synonyme de perte de revenu. Les femmes diplômées du niveau tertiaire sont les plus touchées. Elles perdent jusqu'à 470'000 francs lorsqu'elles interrompent leur activité pour s'occuper de leurs enfants, selon une étude de Pro Familia.

Pour chaque année passée hors du marché du travail, les femmes avec une formation tertiaire voient leur revenu amputé de 3,2%, détaille l'étude publiée jeudi. L'interruption s'étendant en moyenne sur 6,7 ans, la perte représente plus d'un cinquième du salaire, soit près de 20'000 francs par année ou 470'000 francs sur toute la vie professionnelle restante.

La plus grande partie de cet écart s'explique par la perte d'expérience professionnelle. Mais les auteurs de l'étude n'écartent pas une discrimination liée au statut de mère, l'employeur partant du principe que les femmes ont plus de chance de s'absenter en cas de maladie de l'enfant.

Réduire la durée de l'interruption de la carrière à deux ans permettrait déjà grandement de diminuer la perte de salaire. Celle-ci passerait de 470'000 à 140'000 francs.

Pour les femmes sans formation, la durée d'interruption est encore plus grande, à 12,1 ans. Toutes catégories de formation confondues, l'interruption dure en moyenne 9,2 ans. L'étude n'a cependant pas pu démontrer si les femmes avec une formation professionnelle élémentaire ou secondaire sont également pénalisées lorsqu'elles arrêtent leur activité professionnelle pour s'occuper des enfants.

Créer 18'000 places en crèche

Pour mieux concilier vie de famille et activité professionnelle, les auteurs de l'étude recommandent d'augmenter le nombre de places d'accueil extrafamilial, sans pour autant baisser les prix de garde.

Une augmentation de 30% de l'offre de places en crèche – ce qui équivaudrait à la création de 18'000 nouvelles places – permettrait de faire passer le taux d'activité moyen des femmes de 61% à 72%, soit juste au-dessus de la barre symbolique des 70%. Il faut un taux d'activité minimum de 70% pour limiter le risque de pauvreté et disposer de ressources suffisantes à la retraite.

Les collectivités publiques n'auraient pas à délier les cordons de la bourse pour mettre en place de telles mesures. Le coût des 18'000 nouvelles places de crèche se monterait à un peu moins de 500 millions de francs par année, détaillent les auteurs de l'étude.

La majeure partie de ces coûts est à charge des parents. Les 166 millions restants seraient compensés par les recettes fiscales des mères qui travaillent.

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