Coronavirus Les Suisses déstabilisés par le Covid-19

ATS

29.2.2020 - 20:27

L'annonce faite vendredi par la Confédération d'interdire tout rassemblement supérieur à 1000 personnes crée des remous. Les autorités se veulent rassurantes, alors que les cas confirmés et suspects s'accumulent dans plusieurs cantons.

L'interdiction des événements avec plus de 1000 personnes ne signifie pas que les événements avec 999 personnes ou moins seront autorisés d'office, a relevé samedi Daniel Koch, responsable de la division maladies transmissibles de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) devant la presse à Berne.

Les organisateurs et les cantons sont tenus de peser les risques. Les cantons vont se mettre d'accord sur les critères à appliquer dès lundi.

Selon l'OFSP, 18 personnes ont été contaminées en Suisse par le coronavirus tandis que les tests de quatre autres personnes sont en cours de validation par le laboratoire de référence genevois.

La plupart des cas sont liés à l'Italie, selon M. Koch, mais «il est possible que tous ne le soient pas parmi ceux en cours de validation. Certains pourraient n'avoir qu'un lien indirect avec l'Italie.»

Nouveaux cas à Genève et aux Grisons

Le premier cas de coronavirus décelé en Valais annoncé vendredi soir a été confirmé samedi par le centre national de référence de Genève. Le patient, un Haut-Valaisan d'une trentaine d'années, se trouve en isolement à l’hôpital de Sion, où son état de santé n’inspire pas d’inquiétude. Les quatre personnes de sa famille placées en quarantaine sont également en bonne santé.

L’enquête épidémiologique a permis de déterminer que ce patient s’est trouvé en contact étroit avec deux collègues sur un chantier de construction. Ces deux personnes se trouvent actuellement en Italie. Au niveau du canton du Valais, la chaîne de transmission a donc pu être maîtrisée, ont indiqué les responsables samedi devant la presse.

Dans d'autres cantons, de nouveaux cas ne cessent de tomber. Ainsi quatre cas confirmés sont déclarés aux Grisons, ce qui fait grimper à six le nombre de personnes atteintes dans ce canton.

A Genève, deux nouveaux cas ont été signalés, portant à cinq le nombre de contaminations dans le canton du bout du lac. Sans oublier le canton de Berne, qui enregistre aussi son premier cas confirmé, à Bienne, samedi.

Situation «inquiétante» en Italie

Pour Daniel Koch, la situation en Italie est «inquiétante», car de nombreux cas n'ont pas été décelés. Les chiffres sont en cela révélateurs, car 21 personnes sont mortes sur seulement 885 personnes déclarées comme contaminées.

Une fermeture des frontières n'est pas à l'ordre du jour, a-t-il insisté tout en soulignant que l'intérieur de la Suisse n'était pas plus protégé contre le coronavirus que les régions frontalières.

Il a rappelé que les personnes âgées de plus de 60 ans sont en première ligne avec le Covid-19. Les enfants sont en revanche peu menacés. «C'est la raison pour laquelle nous n'envisageons pas de fermer actuellement les écoles. D'autant plus que si c'était le cas, les grands-parents seraient sollicités et c'est ce que nous voulons éviter.»

Appel au discernement

Daniel Koch a encore appelé la population à ne pas se rendre à l'hôpital pendant le week-end en raison d'un rhume vu que les cabinets des médecins privés ne sont pas ouverts. Tous les laboratoires ne travaillent pas non plus pendant le week-end, a-t-il souligné.

Le système sanitaire se concentre sur les cas graves et pour l'instant, il y a assez de tests. Il a demandé à la population de faire preuve de patience et de discernement.

De représentants du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) sont aussi intervenus pendant la conférence de presse. Selon Hans-Peter Lenz, chef du centre de gestion des crises du DFAE, aucun nouveau rapatriement n'est actuellement requis depuis l'étranger.

Les voyageurs sont libres d'aller où bon leur semble, mais ne doivent pas compter sur un rapatriement organisé. Les représentations suisses offrent en revanche conseil et assistance.

Travail à temps partiel possible

Quant à Eric Scheidegger, chef de la direction de la politique économique au secrétariat d'État à l'économie (SECO), il a rappelé que les entreprises peuvent désormais déposer une demande pour introduire le travail à temps partiel en raison des effets du coronavirus.

Jusqu'à présent, cependant, aucun cas de ce genre ne lui est connu. Les questions et réponses sur le droit du travail ont également été mises à jour.

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