La Suisse ne pourra pas réaliser ses objectifs climatiques. La loi sur le CO2 devrait être rejetée dimanche par 51% des votants, selon une projection de l'institut gsf.bern. La marge d'erreur est cependant de +/-3% et le résultat n'est pas encore définitif.
Keystone-SDA, kd, ats
13.06.2021, 13:17
ATS
Si les cantons urbains se montrent favorables au texte, les campagnes devraient faire la différence. À Genève, la loi sur le CO2 obtient 61,2% après le dépouillement de 95% des bulletins. À Zurich, les premiers résultats partiels donnent le «oui» à 51,3%. À Bâle-Ville, le score est de 66% en faveur du texte défendu par le Conseil fédéral et tous les partis, à l'exception de l'UDC.
Le «non» se dessine déjà dans plusieurs autres cantons, notamment romands, selon les résultats partiels. Vaud rejetterait le texte par 50,5%, le Valais à 61,7%, 61,6% à Fribourg et 58,3% à Neuchâtel. Argovie refuse la loi à 60% et Thurgovie à 63%.
Donnée gagnante par les sondages, la loi a perdu des partisans au fil des semaines. Rien n'est cependant encore joué, selon Lukas Golder, directeur de gfs.bern sur SRF. La campagne sur les initiatives anti-pesticides semble avoir éclipsé le débat autour de ce thème et les arguments financiers avancés par les opposants pourraient avoir fait pencher la balance.
La loi sur le CO2 doit permettre à la Suisse de réduire d'ici à 2030 ses émissions de CO2 de moitié par rapport au niveau de 1990, conformément à l'Accord de Paris sur le climat. Au moins trois quarts de cette baisse devront être réalisés par des mesures dans le pays, le reste à l'étranger.
Le texte fixe une série d'incitations financières, d'investissements et de programmes d'innovation. Elle introduit entre autres une taxe sur les billets d'avion de 30 à 120 francs selon le vol, une hausse de la taxe sur les combustibles fossiles et une hausse jusqu'à 12 centimes du prix du litre d'essence.
Dans le domaine des bâtiments, les émissions de CO2 des nouvelles installations de chauffage devront être drastiquement réduites. Il faudra donc avoir une maison bien isolée pour installer un chauffage à mazout.
Les recettes de ces taxes seront en partie redistribuées à la population et aux entreprises, et en partie affectées à un fonds pour le climat. L'objectif de celui-ci sera d'encourager les programmes en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
Impact sur le porte-monnaie
Pour les opposants, les conséquences financières de la nouvelle loi sur la population seront importants. Selon eux, la loi sur le CO2 va coûter 30 à 40 milliards à la collectivité et à l’économie dans les années à venir et la charge supplémentaire pour une famille de quatre personnes sera d'au moins 1500 francs par an.
Pour le Conseil fédéral, des changements climatiques non maîtrisés engendreront des coûts nettement supérieurs à ceux des mesures destinées à le protéger. Il faudra donc changer ses habitudes pour éviter que la facture ne soit trop lourde. Ceux qui produisent du CO2 passeront à la caisse.
Selon une extrapolation de l'Office fédéral de l'environnement, la facture annuelle se montera à 100 francs pour un ménage moyen. Le calcul comprend les coûts supplémentaires occasionnés par les taxes, les redistributions et les économies qui pourront être réalisées en changeant de chauffage ou de voiture.