Grève des femmes Les syndicats prêts pour la grève des femmes

ATS

14.5.2019 - 15:51

La place Georges Python sera le lieu central à Fribourg de la grève des femmes le 14 juin (archives).
La place Georges Python sera le lieu central à Fribourg de la grève des femmes le 14 juin (archives).
Source: KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ

A un mois de la grève des femmes du 14 juin, le collectif fribourgeois a lancé mardi un appel à la population du canton à se mobiliser pour l'événement. Comme à Berne, il s'attend à une forte participation pour exiger la concrétisation de l'égalité femmes-hommes.

Dans toute la Suisse, des collectifs sont à pied d’oeuvre pour organiser cette journée de lutte et de revendications, a indiqué mardi le Collectif fribourgeois de la Grève des femmes/Grève féministe. A Fribourg, l'emblématique Place Georges-Python sera rebaptisée le temps de quelques heures Place Georgette Pythone.

Cet espace, dans le centre du chef-lieu cantonal, sera le lieu de rassemblement et de fête, a précisé le collectif devant la presse à Fribourg. Le 14 juin, «tout le monde sera bienvenu à Fribourg», avec une programmation artistique, des stands tenus par des organisations et des syndicats, une crèche et des prises de parole.

Multiforme et globale

La grève est annoncée comme «multiforme et globale». Elle interviendra sur les lieux de travail, de vie, de formation et de consommation. Un appel à la solidarité avec celles qui ne pourront participer au mouvement dans un mois a par ailleurs été lancé.

Comme partout en Suisse, il s'agira d'arrêter le travail, de prolonger sa pause, de porter le badge, de s’habiller en violet et de venir manifester. «Une des revendications principales du mouvement est relative aux conditions de travail», a rappelé Catherine Friedli, secrétaire du Syndicat des services publics (SSP).

«Malgré l’introduction de l’article constitutionnel sur l’égalité entre hommes et femmes en 1981, malgré la loi sur l’égalité, qui pour rappel est toujours non contraignante, les salaires des femmes sont toujours inférieurs à ceux des hommes d’environ 20% dans le privé et 16% dans le public», a-t-elle relevé.

Pas d'entrave à l'Etat

De plus, 44% des inégalités sont «inexplicables» et constituent donc uniquement une discrimination liée au genre, a insisté la secrétaire syndicale. S'exprimant sur la mobilisation, elle a fait savoir que le succès était d'ores et déjà au rendez-vous. «Cela par le large mouvement féministe qui s’est constitué à Fribourg.»

«Mais aussi par le fait que tout le monde parle de la grève et s’organise sur les lieux de travail», a ajouté Catherine Friedli. «C’est du jamais vu, et cela malgré tout le débat de société sur la question de la licéité de la grève», a-t-elle encore noté en relevant que l’Etat de Fribourg ne s’opposait pas à la grève.

Le personnel peut ainsi se mobiliser en prenant congé ou sur ses heures supplémentaires. A l'Etat de Fribourg, les femmes constituent 62% du personnel. Elles travaillent cependant nettement plus à temps partiel que les hommes, sachant que seules 23% d'entre elles sont occupées à temps complet, contre 62% des hommes.

Capitale fédérale

A Berne, les femmes ont aussi présenté l'organisation de la journée du 14 juin, via les syndicats Unia et SSP du canton. Elles ont mis en avant que les motivations à faire la grève étaient diverses, mais qu'au final le traitement inégal demeurait le point commun de toutes les revendications.

Dans un mois, Unia et le SSP prévoient une manifestation sur la Place fédérale qui se tiendra en début de soirée. «Les femmes en ont assez de devoir patienter», a relevé devant la presse Stefanie von Cranach, directrice de la campagne chez Unia Berne, en insistant sur le fait qu'elles était prêtes à combattre pour des changements.

Retour à la page d'accueil