Lex NetflixLex Netflix : l’espoir renaît pour le cinéma suisse
bu, ats
3.2.2021 - 21:32
La branche du cinéma suisse salue la décision de la commission de la culture du Conseil des Etats, qui veut que les services de streaming, comme Netflix, HBO ou Disney, consacrent au moins 4% de leurs recettes brutes à la création cinématographique suisse indépendante. Elle a suivi mardi le projet du Conseil fédéral et pris le contre-pied du National qui avait vidé la loi de sa substance l’automne dernier, à une faible majorité.
Il est réjouissant que cette commission reconnaisse l’importance de maintenir le taux à 4% au moins. «Avec 4%, l’incitation sera suffisamment forte pour que Netflix produise à elle seule de nouvelles séries suisses. Sans cela, la plateforme se contentera de compléter le financement de projets existants», affirme Elena Tatti, productrice et coprésidente de l'association romande de la production audiovisuelle (Aropa) dans un communiqué mercredi.
«Les membres de la commission ont compris que la proposition du Conseil national de baisser le taux à 1% n’aide pas l’audiovisuel suisse et représente même dans certains cas un recul par rapport à la situation actuelle», ajoute Nicole Borgeat, réalisatrice et coprésidente de l’antenne romande de l’association suisse des scénaristes et réalisateurs·trices de films (ARF).
Le projet de loi passera devant le plénum du Conseil des Etats à la session du printemps, avant d’être renvoyé au Conseil national pour résoudre les divergences. Il prévoit également un quota de 30% de films européens dans les catalogues de programmation.
«L'obligation d'investissement proposée par le Conseil fédéral nous aiderait à faire face à la concurrence internationale et à exporter davantage de productions, estime Heinz Dill, producteur et président des Swiss film producers (SFP). Et cela sans argent des contribuables, mais grâce à une obligation d’investissement qui est la norme internationale».
«Pour les séries en particulier, nous sommes dépendants des fonds internationaux, il n’y a pas assez d’argent dans le marché suisse actuellement pour produire une série sans passer par une coproduction internationale», rappelle Jean-Marc Fröhle, producteur et coprésident de IG film, un groupe d'intérêt des producteurs indépendants de films suisses.