«Déstabiliser la société»Limiter les droits des requérants «instrumentalisés» par la Russie
ATS
11.12.2024 - 14:28
La Commission européenne a estimé mercredi que les Etats européens pouvaient limiter les droits des demandeurs d'asile «instrumentalisés» par la Russie, apportant un soutien clair à la Pologne face aux «attaques hybrides».
Keystone-SDA, ATS
11.12.2024, 14:28
ATS
En cas «d'instrumentalisation» des migrants, les Etats membres peuvent exceptionnellement limiter l'exercice des «droits fondamentaux» comme le droit d'asile, a annoncé la commissaire européenne Henna Virkkunen.
Ces mesures doivent être «exceptionnelles, temporaires, proportionnées» et dans des cas clairement définis, a-t-elle insisté.
La Pologne accuse la Russie et le Bélarus d'utiliser les afflux de migrants à sa frontière pour déstabiliser la région et avait demandé à Bruxelles de pouvoir suspendre partiellement le droit d'asile.
«Nous soutenons nos États membres qui subissent cette pression à leurs frontières» et ils peuvent prendre «certaines mesures exceptionnelles», a déclaré Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission en charge de la sécurité notamment.
«Déstabiliser la société»
La Russie et le Bélarus «organisent la venue de ces migrants jusqu'à nos frontières et tentent de déstabiliser nos sociétés avec cela», a affirmé cette responsable européenne. «Nous ne pouvons pas l'accepter».
«Nous ne laisserons jamais les autocrates utiliser nos valeurs européennes contre nous», a lancé de son côté sur X la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Depuis 2021, la Pologne enregistre un afflux de milliers de migrants et de réfugiés, principalement originaires du Moyen-Orient et d'Afrique qui tentent d'entrer dans le pays via le Bélarus, une opération attribuée au régime de Minsk dans le but de déstabiliser la région et l'UE.
En mai, la Pologne avait annoncé qu'elle dépenserait plus de 2,3 milliards d'euros pour renforcer la frontière polono-bélarusse qui marque la limite orientale de l'UE.
Mercredi, la Commission a annoncé 170 millions d'euros supplémentaires pour soutenir les Etats dans la surveillance des frontières avec la Russie et le Bélarus, dont 52 millions d'euros pour la Pologne, 50 millions pour la Finlande, 19,4 millions pour l'Estonie, 17 millions pour la Lettonie et 15,4 millions d'euros en faveur de la Lituanie.