SimplonL'Initiative des Alpes exige que le gouvernement tranche
zd, ats
29.9.2021 - 12:13
L'Initiative des Alpes exige que le Conseil fédéral interdise le transport de marchandises dangereuses par le col du Simplon dès cet automne. Elle publie mercredi une vidéo simulant un accident-catastrophe pour lui «rappeler la nécessité de trancher rapidement».
Keystone-SDA, zd, ats
29.09.2021, 12:13
29.09.2021, 12:15
ATS
À la hauteur du pont de Ganter, un camion-citerne défonce les grilles de sécurité, s'écrase en contrebas au bord de la Saltina et se met à brûler. Son chargement de matières toxiques, en l'occurrence de l’épichlorhydrine, s'échappe et se répand jusqu'au Léman. Voilà l'accident mis en scène dans la vidéo.
«Notre scénario-catastrophe est réaliste», indique à Keystone-ATS Floriane Kaiser, porte-parole de l'association. Le tronçon sur lequel a été simulé l'accident est déjà considéré comme problématique par le Conseil fédéral, ajoute-t-elle. Quant à l'épichlorhydrine, quelque 13'468 tonnes de ce composé incolore chimique hautement réactif ont transité par le Simplon en 2018. Une substance qui peut provoquer le cancer des voies respiratoires, des œdèmes pulmonaires ou encore des lésions rénales et affecter le sang.
Catastrophique pour l'environnement
Chaque jour, 40 camions chargés de produits toxiques transitent par le col, rappelle l'Initiative des Alpes. La plupart de ces véhicules ont pour destination les industries chimiques du Valais ou de la région lémanique. «Laisser encore passer 11'000 camions-citernes remplis de matières dangereuses par année par ce col est inconscient, dangereux et dépassé», réagit le conseiller national Emmanuel Amoos (PS/VS), cité dans le communiqué de l'association.
L'accident simulé aurait causé en très peu de temps des dommages au-delà des frontières cantonales et ses conséquences seraient catastrophiques pour l'environnement et la population, écrit aussi l'Initiative des Alpes. Par cette vidéo, l'association appelle le Conseil fédéral à mettre fin à l'exception du Simplon et à transférer de la route au rail, le transport des marchandises dangereuses, comme c’est déjà le cas aux cols du Grand-Saint-Bernard, du Gothard ou encore du San Bernardino.
Un sujet récurrent au parlement
La date de lancement de cette campagne n'est pas un hasard. «Le gouvernement publiera en novembre, comme tous les deux ans, un rapport sur le transfert du trafic transalpin. En 2019, il appelait l'industrie à l'origine du transport de marchandises dangereuses et l'Etat du Valais à mener des pourparlers sur une base volontaire. La priorité doit, peut-on lire dans le document, aller au transfert des marchandises pouvant polluer les eaux.
«Cette année, le gouvernement fédéral doit trancher: soit, il interdit ce transit par la route, soit il fixe une date butoir aux acteurs impliqués», estime Floriane Kaiser. Le cas du col du Simplon est un sujet récurrent au parlement fédéral. Plusieurs interventions ont été déposées au fil des années, notamment par deux figures valaisannes, à savoir Viola Amherd, devenue depuis conseillère fédérale, et Mathias Reynard, qui siège désormais au Conseil d'Etat valaisan.
Pour améliorer la sécurité sur le seul col à ciel ouvert en Europe qui permet le transport de matières dangereuses, le Valais, a renforcé en novembre 2020 les contrôles des véhicules circulant sur cette route. Cette mesure ne vise toutefois pas particulièrement les véhicules transportant des substances dangereuses.