Fédérales 2019 – TI CE Marina Carobbio détrône Filippo Lombardi

ATS

17.11.2019 - 20:46

Le Tessin a vécu dimanche un séisme politique au 2e tour pour l’élection au Conseil des Etats: après 20 ans à la Chambre des cantons, le sénateur sortant Filippo Lombardi (PDC), a perdu son siège. Les nouveaux élus sont Marco Chiesa (UDC) et Marina Carobbio (PS).

Le conseiller national sortant Marco Chiesa qui se présentait sur la liste conjointe UDC/Lega a réalisé le meilleur score avec 42'552 voix. Il a largement devancé la seconde élue, la présidente sortante du Conseil national, la socialiste Marina Carobbio Guscetti.

Celle-ci a créé la surprise en devançant au tout dernier moment le sénateur sortant Filippo Lombardi (PDC), qu’elle a coiffé au poteau avec 45 voix seulement de différence, soit 36'469 suffrages contre 36'424 pour le chef du groupe parlementaire PDC qui briguait son sixième mandat consécutif.

Sortie de scène du PLR après 126 ans

Pour Marina Carobbio, fille de l’ancien conseiller national Werner Carobbio, figure historique du socialisme tessinois, tout s’est décidé au dernier moment grâce aux votes des communes de Lugano et Locarno qui l’ont préférée, de justesse, à Filippo Lombardi. Âgée de 53 ans, mariée et mère de famille, médecin de profession, Marina Carobbio Guscetti devient ainsi la première femme tessinoise socialiste à entrer au Conseil des Etats.

A droite, la déception est grande dans les rangs du PLR où malgré l’apparentement des listes avec le PDC, le siège du conseiller d’Etat sortant Fabio Abate ne sera pas repourvu.

Le candidat libéral-radical, l’avocat luganais Giovanni Merlini a réalisé le moins bon résultat des quatre candidats en lice avec 33'278 votes. Ainsi, pour la première fois après 126 ans, le PLR tessinois ne siégera plus à la Chambre des cantons. La participation à ce deuxième tour de ballottage a été de 47,16%.

Polarisation et faiblesses

Pour le politologue tessinois Oscar Mazzoleni, ce séisme politique s’explique par une polarisation croissante et un affaiblissement des partis du centre qui se définissait déjà depuis les élections cantonales d’avril dernier. Grand perdant de ce deuxième tour, Filippo Lombardi a aussi évoqué le renforcement des pôles de droite et de gauche au Tessin, comme il l’a dit dimanche soir au micro de la Radiotélévision de la Suisse italienne (RSI).

Nenad Stojanovic, journaliste et politologue à l’Université de Genève, estime que la défaite du PDC et du PLR réside dans leur alliance manquée: « L’électorat n’a pas eu confiance en cette union et nombre de votes sont allés à droite ou à gauche ».

Pour le président du PDC Fiorenzo Dadò, Filippo Lombardi serait tout simplement une victime de la polarisation politique. M. Dadò n’hésite pas à affirmer qu’à plus ou moins long terme « les partis du centre sont destinés à disparaître ».

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