Sport d'élite Meilleures conditions pour les sportifs d'élite, selon une étude

kd, ats

28.6.2021 - 11:58

La ministre des sports Viola Amherd a fait la promotion du sport d'élite suisse lundi en dressant le bilan des améliorations effectuées depuis dix ans dans le domaine.
La ministre des sports Viola Amherd a fait la promotion du sport d'élite suisse lundi en dressant le bilan des améliorations effectuées depuis dix ans dans le domaine.
ATS

L'offensive de la Confédération et de Swiss Olympic pour favoriser le sport d'élite suisse ces dernières années est payante. Athlètes et entraîneurs gagnent mieux leur vie depuis 2011 et les fonds publics se sont étoffés, révèle une étude publiée lundi.

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Les conditions cadres se sont améliorées ces dix dernières années. La politique fédérale en matière de sport porte ses fruits, a affirmé la ministre des sports Viola Amherd devant les médias. Le sport d'élite a pu se professionnaliser, s'est-elle réjouie.

Cette évolution positive s'explique notamment par la hausse des moyens mis à disposition. L'augmentation de la manne concerne tant les loteries nationales que le soutien financier de la Confédération, de Swiss Olympic et de l'Aide sportive.

Ainsi, les loteries ont soutenu le sport à hauteur de 169,7 millions de francs en 2018. L'Aide sportive suisse joue en outre un rôle plus important. Ses moyens ont triplé entre 2013 et 2018, ce qui s'est répercuté sur les salaires des athlètes, selon le rapport.

Revenus en hausse

Le revenu médian des sportifs à temps plein a doublé durant cette période, passant de 23'000 francs à 46'000 francs par an, a expliqué Matthias Remund, directeur de l'Office fédéral des sports (OFSPO). Pour les sportifs à temps partiel, la médiane a triplé. Elle a plus que quadruplé pour les sportifs amateurs.

Dix-sept pour cent de l’ensemble des sportifs d’élite interrogés révèlent avoir touché en 2018 un revenu global supérieur à 70'000 francs. Quarante-et-un pour cent ont perçu moins de 14'000 francs. Un peu plus d'un quart des athlètes disent recevoir un salaire mensuel dans le cadre de leur activité sportive.

Les entraîneurs sont aussi mieux soutenus. Grâce au subventionnement de leur revenu, l'attractivité de leur profession a été renforcée. L'adaptation des structures de formation joue aussi en leur faveur.

Le revenu médian des entraîneurs des disciplines olympiques d'été est passé de 60'000 à 72'000 francs par an entre 2010 et 2018. Pour les coachs des disciplines d'hiver, la fourchette est passée de 65'500 à 75'000 francs.

Egalité en jeu

L'égalité salariale est aussi l'un des soucis en matière de sport, a affirmé Viola Amherd. Elle progresse, mais la différence de revenus entre homme et femme persiste. Les hommes gagnent toujours 9500 francs de plus en moyenne à taux d'occupation égal. La médiane se monte à 74'500 francs. En 2018, le revenu médian des entraîneuses s’élevait à 65'000 francs, équivalent celui des hommes en 2010.

La promotion des femmes dans le sport de haut niveau doit aussi être renforcée, a souligné Viola Amherd. «Davantage de femmes doivent avoir la possibilité de s'impliquer à tous les niveaux des sports de compétition». Il faut notamment qu'elles occupent davantage de postes direction dans les associations sportives.

Sans oublier les abus à l'encontre des athlètes féminines, a ajouté la conseillère fédérale, en prenant en exemple les faits qui se sont produits à Macolin dans les milieux de la gymnastique. Ces événements doivent être clarifiés. «C'est une priorité absolue». Le sport de compétition en Suisse doit être propre et respectueux.

Disciplines différentes

Des différences persistent également selon les disciplines et les budgets annuels varient d’une fédération à l’autre. Alors que l’Association suisse de football (ASF) disposait d’un budget de 74 millions de francs en 2018, le plus élevé de tous, Swiss Taekwondo se contentait de 0,3 million.

Au total, les fédérations nationales ont enregistré des revenus cumulés de 343 millions de francs en 2018, dont 160 à 187 millions destinés au sport d’élite et à la relève.

Enfin, l'étude a permis de dégager six champs d'action pour améliorer le système d'encouragement. Il s'agit notamment de développer le pilotage stratégique, d'optimiser encore plus le parcours des athlètes et d'accroître les possibilités de carrière des entraîneurs.

Le système devra en outre promouvoir à long terme les structures transdisciplinaires et s’associer à des organisations de premier plan. Il faudra enfin renforcer le sport d’élite en tant qu’élément du patrimoine culturel suisse.

L'étude a été réalisée par la Haute école fédérale de sport de Macolin, qui est rattachée à l’OFSPO, en collaboration avec Swiss Olympic. 1151 athlètes, 542 entraîneurs et 92 responsables sportifs ont été interrogés.