Mathias Reynard Mathias Reynard : "Les menaces de mort n'ont pas leur place dans notre pays"

zd, ats

15.11.2021 - 18:09

Keystone-SDA, zd, ats

Le conseiller d'Etat valaisan Mathias Reynard a été menacé de mort après un débat dans l'émission Infrarouge durant lequel il défendait la loi Covid. Son homologue genevois Mauro Poggia a été comparé à un dictateur de la dernière guerre. Tous deux ont porté plainte.

«Les menaces de mort n'ont pas leur place dans notre pays. Il ne faut pas laisser passer», a détaillé dimanche Mathias Reynard à la RTS lors de l'émission Mise au Point.
«Les menaces de mort n'ont pas leur place dans notre pays. Il ne faut pas laisser passer», a détaillé dimanche Mathias Reynard à la RTS lors de l'émission Mise au Point.
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«Les menaces de mort n'ont pas leur place dans notre pays. Il ne faut pas laisser passer», a détaillé dimanche Mathias Reynard à la RTS lors de l'émission Mise au Point. «J'ai reçu des menaces de mort simplement pour avoir donné les chiffres officiels de l'hôpital. C'est complétement taré», ajoute-t-il. Contacté par Keystone-ATS, le ministère public valaisan confirme lundi le dépôt d'une telle plainte, sans donner davantage de détails.

L'affaire «est prise très au sérieux par la police», note encore Mathias Reynard. Prévenus, ses homologues des autres cantons lui ont apporté tout leur soutien, raconte le Valaisan. «Quasiment tous ont vécu ce genre de choses», complète-t-il.

A Genève, Mauro Poggia souligne dans Mise au Point avoir «réagi pénalement» après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une image de lui le «présentant comme un dictateur de la dernière guerre». L'auteur a pu être identifié et entendu par la police, ajoute le conseiller d'Etat. «Il s'est excusé, n'ayant pas perçu, dit-il, la portée de ses actes».

Stéphane Theimer, chef de la sécurité des élus et du Conseil fédéral au sein de l'Office fédéral de la police (fedpol) constate «que les décisions politiques ont des répercussions sur le nombre d'insultes et de menaces». Très inédite, la situation change toutes les minutes via les réseaux sociaux, dit-il en substance, «mais j'ai bon espoir que la situation évolue positivement».

Régulièrement interpelés

S'ils sont les seuls, côté romand, à avoir porté plainte, les ministres cantonaux en charge de la Santé reçoivent régulièrement des messages virulents liés à leur positionnement face aux mesures sanitaires contre le covid-19, selon les informations récoltées par Keystone-ATS auprès des différentes autorités.

«La crise que nous traversons a occasionné un ton plus incisif dans les courriers ou autres propos à l'intention des membres du Conseil d'Etat, notamment sur les réseaux sociaux», observe Cathy Gornik, chargée des relations médias au Département vaudois de la santé et de l'action sociale (DSAS). «Quelques courriers menaçants ont été adressés à Rebecca Ruiz», la cheffe du DSAS, précise-t-elle. «La situation a été gérée avec l'aide de la police cantonale.»

Dans le canton du Jura, aucun ministre n'est sous protection policière permanente ou n'a déposé plainte. «Lors d'événements publics, il se peut que certaines dispositions soient prises», explique Jacques Chapatte, chef du service de l'information et de la communication.

Le ministre de la santé Jacques Gerber est «passablement» interpellé sur les mesures sanitaires contre le Covid-19 avec «plus ou moins de virulence», ajoute le chef de la communication.

Vigilance

A Neuchâtel, la situation est plutôt calme. «Aucune nouvelle menace ne nous a été rapportée», relève Georges-André Lozouet, porte-parole de la police neuchâteloise. Cette dernière n'a pas pris de mesures de surveillance particulières, mais reste attentive à l'évolution de la situation.

Sans parler de menaces, des déclarations injurieuses sur les réseaux sociaux ont été observées. «Les personnalités visées peuvent en tout temps déposer plainte et une procédure s’enclenche. Pour l’heure, aucune n’a été embrayée», ajoute le porte-parole de la police.

Pour des questions de sécurité, la police cantonale fribourgeoise ne communique pas activement sur les mesures mises en place. «Nous faisons preuve d'une vigilance accrue et évaluons la situation de manière permanente», a déclaré Martial Pugin, chef de la communication de la police fribourgeoise.