Au Conseil nationalL’interprétation simultanée, un sport cérébral de haut niveau
D'Irene Widmer, SDA/uri
9.9.2019
Cette semaine, dans les coulisses du Conseil national, les neuf interprètes simultanés œuvreront de nouveau dans l’ombre et mettront leur cerveau à l’épreuve.
L’interprétation simultanée est «l’une des choses les plus difficiles que le cerveau humain puisse réaliser», écrit David Bellos dans son livre «Is That a Fish in Your Ear?» («Le poisson et le bananier»). Cela s’applique a fortiori aux interprètes simultanés au Conseil national, avec tous ses termes techniques et toutes ses abréviations.
«Un interprète simultané doit aller à l’encontre de son instinct – il doit parler en écoutant, écouter en parlant. L’interprétation de conférence existe uniquement parce que certaines personnes extrêmement compétentes sont capables de faire des choses aussi peu naturelles», écrit David Bellos.
L’interprétation simultanée au Parlement est encore plus épuisante qu’en conférence, explique Suzanne Metthez, qui traduit de l’allemand et de l’italien vers le français et qui dirige depuis 2007 le service d’interprétation du Parlement.
Les équipes se relaient à intervalles rapprochés
Si les réunions n’abordent généralement qu’un seul sujet, le Conseil national traite jusqu’à 30 affaires par jour. À la veille du colloque qui a eu lieu pendant la session d’été, le Conseil a abordé des sujets divers et variés tels que le harcèlement sexuel, la taxe sur le sucre et le financement des médias. Suzanne Metthez confie qu’à la fin du service, à dix heures du soir, elle était rincée.
En raison de l’immensité de l’effort, les membres des trois équipes linguistiques se relaient à intervalles rapprochés dans les cabines d’interprétation vitrées surplombant la salle du Conseil national pour reprendre leur souffle. L’intervalle est de 45 minutes pour les interprètes en allemand et en français et d’une demi-heure pour ceux qui traduisent en italien. En effet, comme les discours en italien sont rares, les interprètes italophones travaillent pratiquement sans pause.
Combien de parlementaires se servent de l’interprétation simultanée, au juste? Un coup d’œil permet d’observer qu’ils sont apparemment peu nombreux. «Cela ne veut rien dire», affirme la collègue de service de Suzanne Metthez. Cela dépend d’une part de la complexité du sujet et, d’autre part, il est difficile de repérer les casques depuis la cabine puisqu’ils sont unilatéraux, explique-t-elle. Le service est surtout utilisé par les nouveaux élus, a observé Suzanne Metthez. «À mesure que la routine s’installe, l’utilisation diminue.»
La Suisse était relativement en avance
«Les débats de l’Assemblée fédérale (Chambres réunies) tout comme ceux du Conseil national font l’objet d’une interprétation simultanée, assurée par le service d’interprétation dans les trois langues officielles (allemand, français, italien)», peut-on lire sur le site web du service parlementaire.
En octobre 1946, la première expérience d’interprétation simultanée a même été entreprise dans les quatre langues nationales. Un compte rendu de réunion datant de fin 1947 prévoyait encore trois langues cibles. Pour des raisons obscures, le chancelier de l’époque, Oskar Leimgruber, avait alors assuré que l’italien n’entraînerait aucun coût supplémentaire. Il s’est probablement trompé: pour des raisons financières, la traduction en italien n’est arrivée qu’en 2004.
En introduisant l’interprétation simultanée au Conseil national au début de l’année 1948, la Suisse était en avance. L’interprétation simultanée telle qu’on la connaît aujourd’hui a vu le jour le 20 novembre 1945, au début du premier procès de Nuremberg. Au parlement belge, la traduction simultanée avait été introduite dès 1936.
L’«échantillon gratuit» des procès de Nuremberg
Auparavant, la traduction était consécutive: l’orateur s’arrêtait et l’interprète résumait son propos. Cela retardait considérablement les débats. Si l’interprétation consécutive avait été employée à Nuremberg, le procès aurait probablement duré deux ans.
IBM avait réuni les conditions techniques permettant l’emploi de l’interprétation simultanée dès le milieu des années 1920. Mais ce n’est qu’à l’issue des procès de Nuremberg, lors desquels IBM a fourni gratuitement les systèmes «Speech Translator», que ces derniers ont connu une percée – et qu’IBM a notamment signé un gros contrat avec l’ONU, précise Suzanne Metthez.
Un texte écrit ne convient pas au discours oral
La rémunération des interprètes simultanés au Conseil national est fixée à 55 tranches journalières annuelles de 1 100 francs. Cela semble être beaucoup d’argent. S’il est vrai que chaque membre de l’équipe traduit «seulement» pendant environ cinq heures par jour, les pauses servent à préparer les sujets suivants. Dans le même temps, les interprètes «en pause» continuent d’écouter les débats d’une oreille pour ne pas perdre le fil.
Plus un orateur parle librement, plus les choses sont faciles, affirme l’interprète. «Celui-ci par exemple est bien parce qu’il communique», affirme Suzanne Metthez à propos du Conseiller national dont le discours est retransmis en fond à la télévision dans le bureau d’interprétation. Le rythme, la modulation vocale et les pauses logiques de son discours correspondent à l’oralité naturelle et à la vitesse de réflexion.
Ce qui est loin d’être toujours le cas. «Rien n’est plus difficile à traduire que des textes lus sur des feuilles», confirme le collègue de Suzanne Metthez. Trop souvent, les débats ne portent pas sur la formation des opinions, mais sur ce qui entre dans le compte rendu, explique la patronne, étant donné que les textes lus ont été réfléchis longtemps à l’avance – «un avantage que nous n’avons pas».
Des sujets déjà difficiles à comprendre dans sa propre langue
Selon Suzanne Metthez, le problème n’est pas le jargon technique, qui peut être préparé et recherché sur l’ordinateur si besoin – tout en écoutant et en parlant, soit dit en passant. La base de données parlementaire Termdat contient 400 000 termes juridiques et administratifs.
On y apprend par exemple que le mot allemand «Bergepanzer» n’a rien à voir avec la montagne («Berg») mais se rapporte au sauvetage («Bergung») – ce «char de dépannage» avait tout d’abord laissé les interprètes perplexes lors du débat sur le programme d’armement 2001.
La compréhension de l’ensemble constitue un plus gros problème que les termes en particulier. Les domaines de spécialité tels que les codes de procédure civile et pénale se révèlent particulièrement difficiles d’après Suzanne Metthez: «Souvent, on ne comprend même pas dans sa propre langue.»
Un métier féminin?
Les textes de discours confiés à l’avance aux interprètes devraient en principe aider. Mais ce souhait se concrétise rarement, concède Suzanne Metthez. Environ 10 à 15% des intervenants invités à les fournir le font, estime-t-elle. Il s’agit bien plus souvent de femmes que d’hommes, a-t-elle relevé.
L’interprétariat compte également plus de femmes: à l’heure actuelle, six des neuf interprètes du Conseil national sont des femmes. Néanmoins, Suzanne Metthez ne pense pas que les femmes ont un don particulier pour ce métier. Elle considère que l’idée selon laquelle les femmes savent mieux gérer plusieurs tâches à la fois est surestimée. Elle suppose plutôt que les femmes exercent plus souvent ce métier dans la mesure où les hommes n’aiment pas travailler en coulisses.
Pas de traduction au Conseil des États
Il n’y a pas de traduction au Conseil des États. Ceci n’est pas lié à des questions de rentabilité pour seulement 46 membres. En 2015, le Conseil des États a décidé de ne pas faire traduire ses sessions.
L’idée de développer une compréhension de la langue et de la mentalité des autres régions du pays fait partie de la culture de la chambre haute, était-il spécifié à l’époque. En cas de recours à la traduction simultanée, ce principe serait mis en doute.
L’inauguration des nouveaux tracés d’escalade du barrage réservoir de Sambuco, près de Fusio, au bout du Val Lavizzara, prend de la hauteur. Quatre tracés d’escalade sportive sont désormais à disposition.
Photo: Keystone
Ce veau n’a pas vraiment envie de participer activement à la traditionnelle foire au bétail de Schwellbrunn.
Photo: Keystone
A Saint-Maurice (canton du Valais), dans le cadre de travaux de construction, des archéologues ont mis au jour un cimetière datant du Moyen Âge central dans lequel jusqu’à 250 personnes ont été enterrées.
Photo: Keystone
Une femme observe de près les masses de glace du glacier d’Aletsch, près de Märjela. Le glacier le plus imposant des Alpes est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO – mais peut-être plus pour longtemps. A la fin du siècle, il ne devrait rester que quelques résidus de glace du glacier de plus de 80 km² en raison du réchauffement de la planète, d’après une simulation récemment effectuée par des scientifiques de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zürich).
Photo: Keystone
Seuls les professionnels sauront probablement si ces bovins tirent leur épingle du jeu à la foire au bétail de Schwytz.
Photo: Keystone
Sur la route cantonale T332 près de Hemishofen, un forain a perdu le contrôle de son train routier. Une installation sanitaire qui faisait partie du convoi a heurté un poteau de signalisation. La structure a été arrachée lors de la collision et s’est effondrée sur la chaussée. Aucun blessé n’est à déplorer.
Photo: Handout Schaffhauser Polizei
Demande humoristique: des écriteaux posés devant des tasses sur la place de la gare de Berne montrent ce que souhaite une mendiante canadienne: des nouvelles chaussettes, une Ferrari et de la nourriture.
Photo: Keystone/dpa
Sur l’autoroute A7 près de Frauenfeld, une automobiliste de 26 ans est entrée en collision avec une remorque de signalisation. Blessée, elle a dû être transportée à l’hôpital en ambulance. La police cantonale de Thurgovie est à la recherche de témoins.
Photo: Kapo TG
Vue détaillée du postérieur de Maxi, un éléphant d’Asie du zoo de Zurich. L’animal célèbre ces jours-ci son 50e anniversaire – la date exacte n’est pas connue –, ce qui en fait le plus ancien «employé» du zoo.
Photo: Keystone
Le soleil des soirs d’automne rayonne sur de l’herbe à coton à Vals (Grisons).
Photo: Keystone
Un homme prend le soleil sur un immense land art de l'artiste franco-suisse Saype dans le parc de la Grange à Genève. Cette peinture biodégradable de 165 mètres de long sur 30 mètres de large, faite de pigments de charbon de bois, de craie, d'eau et de protéines de lait, a été réalisée sur une surface totale de 5'000 mètres carrés. L'installation artistique fait partie du projet «Beyond Walls» et vise à promouvoir les valeurs humaines telles que l'unité, la convivialité et l'ouverture sur le monde.
Photo: Keystone
Un vététiste profite de la vue sur la vallée du Rhin.
Photo: Keystone
Hans Stöckli (à droite), Conseiller aux Etats PS du canton de Berne et président de la Conférence nationale suisse des ligues de la santé (GELIKO), marque les esprits en déposant l’initiative «Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac» en compagnie d’autres initiateurs à Berne.
Photo: Keystone
L’ourse brune Björk inverse les rôles et examine les attractions humaines dans le parc aux ours de Berne.
Photo: Keystone
Mardi, l'eau de la Limmat a viré au vert fluo, après une action de militants écologistes.
Photo: Keystone
Cet automobiliste de 40 ans a tourné trop tôt: il a quitté la route et s’est retrouvé sur la voie de tramway à Bâle. La course du véhicule a été arrêtée au bout d’environ 70 mètres par un bloc de béton, a rapporté la police cantonale de Bâle-Ville. L’automobiliste, dont le taux l’alcoolémie a ensuite été mesuré à 0,78 mg d’alcool par litre d’air expiré, s’est vu retirer son permis de conduire sur place par la police.
Photo: Kapo BS
A la Gelmerhütte dans la région du Grimsel, la vue sur les étoiles est particulièrement dégagée durant la nuit.
Photo: Keystone
Un avion F/A-18 sort de son hangar lors d’une démonstration de décollage en alerte à l’occasion d’un événement informatif consacré au service de police aérienne à Payerne. Comme l’a affirmé le DDPS, la police aérienne suisse sera prête à être déployée en continu partir de fin 2020.
Photo: Keystone
Fritz Zurbrügg, vice-président de la Banque nationale suisse (à gauche), semble lui aussi étudier les caractéristiques de sécurité du nouveau billet de 100 francs en compagnie de Thomas Jordan, président de la BNS, à l’occasion de la présentation conjointe du billet à Berne.
Photo: Keystone
Sur l’autoroute A2 en direction du nord, un chauffeur de semi-remorque a terminé sa course par-dessus la glissière centrale de sécurité à hauteur de Rothenburg. La police estime que le véhicule a rencontré une défaillance technique. Aucun blessé n’est à déplorer.
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