CoronavirusMise en garde contre des mesures précipitées
ATS
13.10.2020 - 06:54
Bien que le nombre croissant de cas de Covid-19 et d'hospitalisations soit inquiétant, la Suisse adopte la bonne approche en ne réagissant pas de façon alarmiste, estime l'infectiologue Manuel Battegay. Pour lui, un nouveau confinement n'est pas envisageable.
Au vu du nombre croissant de cas, il vaut mieux appliquer les mesures existantes de façon plus rigoureuse que d'en introduire de nouvelles précipitamment, indique mardi M. Battegay, co-directeur de la taskforce Covid-19 de la Confédération dans une interview avec le Tages-Anzeiger.
«Nous devons informer la population de manière plus concrète et plus compréhensible sur la manière de se comporter dans les situations de la vie quotidienne», souligne-t-il. Et d'illustrer que toute personne qui souhaite rendre visite à ses grands-parents dans une maison de retraite devrait éviter de se rendre dans un club pendant les dix jours précédant la visite.
Confinement, pas une alternative
Selon M. Battegay, les hôpitaux sont préparés à faire face au nombre croissant d'hospitalisations, même si les capacités ne sont pas illimitées. «Chaque jour nous regardons le nombre de personnes nouvellement admises dans les hôpitaux à cause du Covid-19 et l'occupation des unités de soins intensifs», explique-t-il. Et d'ajouter que les hôpitaux suisses n'ont pas encore atteint leurs limites.
Il précise en outre que, dans 20 hôpitaux, des données relatives à la mortalité et aux facteurs de risque sont récoltées en continu dans le cadre d'une étude de l'Office fédéral de la santé publique.
L'infectiologue estime qu'un nouveau confinement n'est pas une alternative. Si les mesures établies sont respectées, de nombreuses libertés sont possibles, avance-t-il.
Grandes manifestations
Selon M. Battegay, une nouvelle interdiction des grandes manifestations ne devrait être prononcée que s'il est démontré qu'elles présentent réellement un risque accru. Il en appelle à la discipline des spectateurs pour respecter les concepts de protection avant et après les manifestations.
M. Battegay reste persuadé que le coronavirus «nous occupera jusqu'à fin 2021» mais est confiant qu'un vaccin sera bientôt disponible, peut-être au milieu de l'année 2021. Interrogé sur le sujet, il prédit que «le pire devrait être passé en avril 2021».