Urgence climatiqueNeuchâtel veut donner une impulsion forte à l'action climatique
js, ats
18.2.2021 - 11:39
Le Conseil d'Etat neuchâtelois a défini un plan climat cantonal avec 50 nouvelles mesures qui ont pour objectif d'atteindre un équilibre entre émissions générées et absorbées de gaz à effet de serre (zéro net) d'ici à 2050. L'investissement net pour le canton se monte à 20 millions pour les cinq prochaines années.
Le Conseil d’Etat «souhaite donner une impulsion forte à l’action climatique dans le canton, notamment dans les domaines du bâtiment, de la mobilité, de l’industrie, de l’agriculture, de la sylviculture et de l’aménagement du territoire», a déclaré jeudi Laurent Favre, chef du Département du développement territorial et de l'environnement. Les émissions de gaz à effet de serre devront diminuer de 90% et des puits de carbone devront être créés.
«L'objectif est de maintenir une qualité de vie de la population, malgré les impacts du changement climatique», a expliqué Ana Gonseth, coordinatrice de développement durable. Il s'agit notamment de lutter contre les îlots de chaleur, d'augmenter les capacités d'adduction en eau dans les zones rurales et d'adapter les cartes des dangers naturels.
Le déploiement des effets du plan climat «est tributaire d’une mise en oeuvre rapide et cohérente de ce dernier. Dans ce but, le Conseil d’Etat a étudié les coûts des différentes mesures afin de solliciter un crédit d’engagement d’ici à la fin de l’année 2021», a expliqué le conseiller d'Etat.
Contributions fédérales attendues
Les 50 nouvelles mesures auront un coût net de 41,4 millions entre 2022-2026. Sur cette somme, 21,1 millions ont déjà trouvé leur financement. Le crédit d'engagement est évalué à 20,3 millions, soit 4 millions par an. La plus grosse dépense nette concerne l'agriculture et l'alimentation avec 5,9 millions, dont 800'000 francs pour élaborer un projet de circuits courts dans la restauration collective.
Le montant de 20,3 millions pourrait être réduit car il n'intègre pas les recettes fédérales qui pourraient être obtenues via le futur Fonds fédéral pour le climat et qui dépendront de la votation du 13 juin sur la nouvelle loi sur le CO2. Les montants des contributions fédérales attendues ne sont pas encore connus, a expliqué Laurent Favre.
Si les finances publiques sont fragilisées par la pandémie de Covid-19, «on reste convaincu que c'est par l'investissement, de meilleures conditions-cadre et par le développement durable qu'on remontera le canton», a expliqué le conseiller d'Etat. «Notre ambition est importante mais il faut rappeler que les charges sur le CO2 vont exploser et qu'au final le changement climatique coûtera plus cher sur la durée. Notre investissement est donc rentable», a-t-il ajouté.
Le plan climat neuchâtelois présente une liste non exhaustive de plus de 80 mesures et projets déjà réalisés, comme la récente modification de la loi cantonale sur l’énergie ou la stratégie mobilité 2030 et un ensemble de 50 mesures complémentaires. Ces dernières sont au nombre de 26 dans le domaine de la réduction des gaz à effet de serre et de 20 dans le domaine de l’adaptation aux changements climatiques. Quatre mesures sont transversales aux deux volets de la stratégie.
Consultation large et jusqu'à fin mai
Vu l'importance stratégique du projet pour le développement du canton, le Conseil d'Etat met en consultation externe le projet jusqu'à fin mai. «Le but est de recueillir le plus largement possible les positions des milieux concernés et de la société civile pour savoir si cette stratégie climatique est partagée et soutenue», a déclaré Laurent Favre.