Discours du 1er août «Nous avons trop parlé des autres», selon Alain Berset

aula, ats

31.7.2022 - 19:57

«Nous avons trop parlé des autres – au lieu de parler avec eux». Dans son discours prononcé dimanche à Lucerne à l'occasion de la Fête nationale, Alain Berset a dénoncé l'intransigeance qui a prévalu ces dernières années et plaidé pour un retour au dialogue.

Lors de son discours à Lucerne, Alain Berset a plaidé en faveur d'un retour à la culture du dialogue en Suisse (archives).
Lors de son discours à Lucerne, Alain Berset a plaidé en faveur d'un retour à la culture du dialogue en Suisse (archives).
ATS

Keystone-SDA, aula, ats

Le conseiller fédéral a constaté que la culture des médias sociaux a bouleversé les débats politiques. «Certains ont fait de l'intransigeance une qualité, alors qu'elle n'est en réalité qu'une attitude de blocage.» La volonté d'avoir toujours raison n'est autre qu'une «inaptitude à la démocratie», a-t-il dit, selon la version écite de son discours.

Les polémiques de ces dernières années ont en réalité affaibli la Suisse, a souligné le chef du Département fédéral de l'Intérieur (DFI). Sa culture politique parfois compliquée et sa diversité étonnante ne peuvent s'épanouir que si l'on se rappelle que «seules les bonnes solutions nous renforcent».

Pour relever les grands défis qui nous attendent, comme la guerre, la pénurie, l'inflation, le réchauffement climatique ou la prévoyance vieillesse, il est devenu encore plus important de se rapprocher les uns des autres. Le socialiste s'est montré optimiste à cet égard: nous savons tous que nous ne devons pas nuire à la culture politique, a-t-il dit.

La Suisse a le choix

«La crise du coronavirus a montré que nous avons le choix en tant que société», a rappelé le Fribourgeois. Le choix de relever ces défis grâce à notre culture du débat ou de camper sur nos positions en méprisant les autres.

Les vertus du pragmatisme et de la raison doivent l'emporter sur les «théories du complot, allergiques à toute forme de preuves», a martelé le conseiller fédéral. «La grande majorité de notre population sait que nous devons soigner notre culture politique. Elle sait que c'est justement la diversité qui nous rend forts.»

Pour M. Berset, il ne faut pas être toujours gentil, il faut se disputer sur tout – mais pas indéfiniment. «Le fait que nous nous bagarrions et que nous nous réconcilions ensuite» maintient la cohésion de la Suisse. Et aussi le fait de «boire une bière ensemble après de vifs débats politiques». Mais une seule, a souligné le ministre de la santé.

«A l'occasion de la Fête nationale, rappelons-nous ce qui nous unit vraiment», a conclu Alain Berset.