Villars-sur-GlâneNouvelle offre pour les jeunes filles mineures placées pénalement
lp, ats
22.8.2024 - 13:28
Une nouvelle prestation, baptisée «Time Up», est disponible à Villars-sur-Glâne (FR) pour les jeunes filles mineures placées pénalement par un Tribunal des mineurs des cantons latins. Comblant une lacune, elle offre quatre places, avec une phase pilote agendée jusqu'à mi-2027.
Keystone-SDA, lp, ats
22.08.2024, 13:28
22.08.2024, 15:22
ATS
La Fondation de Fribourg pour la jeunesse (FFJ) propose la prestation depuis le 1er juillet dans sa structure semi-fermée «Time Out». «Le projet est nécessaire et très attendu», a indiqué mercredi le conseiller d'Etat Philippe Demierre, en charge des affaires sociales. L'implantation était prévue initialement à Dombresson (NE).
La juge des mineurs fribourgeoise Sandrine Boillat Zaugg a parlé d'une attente de 19 ans. L'offre est destinée à des jeunes filles de la Suisse latine placées en vertu de la loi fédérale régissant la condition pénale des mineurs (DPMin). Elle résulte d'une collaboration intercantonale, avec le Tessin partiellement.
Dès 14 ans
Le projet s'inscrit dans le cadre d'un concordat ad hoc. Le placement porte sur 18 mois au maximum, en milieu fermé puis semi-fermé. Deux personnes sont déjà là. «Time Up» constitue une des réponses aux besoins des tribunaux en termes de placement évolutif, c’est-à-dire fermé avec pour objectif une «ouverture progressive».
La prestation s’adresse à des filles à partir de 14 ans. Ces dernières sont placées après décision d’un tribunal des mineurs, en raison de la nécessité de prise en charge éducative ou thérapeutique en milieu fermé. Il s'agit de les protéger quand elles représentent une menace pour des tiers au vu de leur «conduite délinquante».
L'accompagnement prévu à «Time Up» comprend quatre phases, qui jalonnent l'évolution individuelle. La durée de chaque phase est définie en fonction du projet de la jeune fille, avec une visée d’individualisation de l’accompagnement, ont expliqué les responsables au sein de la FFJ et de l'unité dédiée à «Time Out».
Avancer toujours
Avec la vision évolutive, «la jeune fille ne retourne pas dans la phase précédente, malgré les difficultés qu'elle pourrait rencontrer». Toutefois, elle s'expose à des sanctions en cas de transgression des règles. Tout au long du placement, l'individu, mais aussi sa famille, est accompagné par du personnel spécialisé.
L’insertion scolaire et professionnelle fait l’objet d’un suivi rapproché. La santé psychique et physique est aussi au centre de l'attention. Une réflexion approfondie en lien avec les délits commis est menée par ailleurs sur toute la durée du placement. Elle doit garantir l’absence de délit pour changer de phase.
Au terme du placement, l’objectif est la réinsertion au niveau personnel, familial, scolaire et/ou professionnel ainsi que le désengagement de la conduite délinquante. Le coût du projet atteint 2,3 millions de francs, dont 518'000 francs assumés par l'Office fédéral de la justice et 445'000 francs par l'Etat de Fribourg.
Un quart de filles
La Suisse a compté 19'290 condamnations pénales de mineurs en 2023, a dit Sandrine Boillat Zaugg, dont 4748 pour des jeunes filles, soit un quart. «Le phénomène de la délinquance juvénile est stable mais fluctuant», a décrit Blaise Péquignot, secrétaire général de la Conférence latine des chefs des départements de justice et police.
La convention entre les cantons de Fribourg et Neuchâtel prévoit une évaluation indépendante après deux ans pour savoir si la prestation continuera d’être offerte après la phase pilote. En cas de décision positive, l’engagement pris initialement par Neuchâtel pour l’offre sera officiellement transféré à Fribourg.
Les jeunes garçons romands, se trouvant dans la même situation, sont accueillis pour leur part au Centre éducatif fermé de Pramont, à Granges (VS).