Tests de médicamentsNovartis indemnise des victimes d'une clinique psychiatrique
sime, ats
2.2.2024 - 09:12
Novartis participe à hauteur de 4 millions de francs aux indemnisations des victimes de tests de médicaments effectués dans une clinique psychiatrique en Thurgovie. Jusqu'à 500 personnes pourraient y avoir droit, pour un coût de 12,5 millions.
02.02.2024, 09:12
ATS
Le canton de Thurgovie a pu conclure un accord avec le groupe pharmaceutique pour une participation aux coûts de ces contributions de solidarité, a indiqué vendredi le canton de Thurgovie dans un communiqué. Novartis participe ainsi à environ un tiers des dédommagements pour les victimes des essais de médicaments.
Entre 1940 et 1980, des produits non autorisés ont été administrés à des patients dans la clinique psychiatrique de Münsterlingen (TG) sans leur consentement. Les bénéficiaires toucheront 25'000 francs. Sur la base des cas connus à ce jour, le canton estime le nombre de demandes possibles à 500.
Responsabilité morale de la pharma
Le médecin principalement responsable de ces essais était le psychiatre et directeur de clinique Roland Kuhn (1912-2005), qui a notamment participé au développement du premier antidépresseur. En 2021, un rapport commandé par le canton avait révélé l'énormité du scandale.
L'industrie pharmaceutique bâloise a profité de ces essais sur ces «cobayes», Novartis étant considérée comme l'héritière des entreprises impliquées à l'époque. L'industrie pharmaceutique partage une responsabilité morale dans cette affaire. Le canton de Thurgovie attend donc une participation substantielle de sa part aux ndemnisations, écrit-il dans son projet de loi au Grand Conseil.
Canton pionnier
Le canton de Thurgovie fait oeuvre de pionnier en Suisse en matière d'indemnisation en faveur de victimes de tests de médicaments effectués à l'époque. Les versements de contributions de solidarité seront régis par une nouvelle loi cantonale qui devrait entrer en vigueur en 2025. Elle sera limitée à 2033.
«De nombreuses personnes concernées ont subi des souffrances psychiques et physiques suivies de conséquences sociales négatives en raison de ces tests de médicaments», écrit le Conseil d'Etat. Le Parlement cantonal doit encore se prononcer sur la loi.