Service civil Objecteur de conscience récompensé

Le septuagénaire neuchâtelois Daniel Gloor est récompensé pour sa contribution au développement du service civil en Suisse. Cinquante-deux ans après avoir refusé de servir l’armée, il reçoit le Prix CIVIVA 2019.

Le 16 mai 1967 au matin, alors que Daniel Gloor était étudiant au Gymnase de La Chaux-de-Fonds, des gendarmes se sont présentés chez lui pour l’emmener de force à la maison de santé de Préfargier afin de lui faire subir un examen psychiatrique, auquel M. Gloor s’est opposé. La seule raison de ce déploiement de forces était son objection de conscience.

Cette intervention policière a provoqué une vague de protestations qui a permis d’attirer l’attention de la presse, du public, du Parlement et même du Conseil fédéral. A la suite de ce cas, le Conseil fédéral a enfin renoncé à l’examen psychiatrique auquel devaient obligatoirement se soumettre les objecteurs de conscience par le passé. Il a toutefois fallu attendre 29 ans pour que le service civil soit introduit en Suisse, en 1996.

La Fédération suisse du service civil (CIVIVA) rend hommage à cet homme dont le cas personnel a permis de faire progresser la cause de l’objection de conscience et du service civil en Suisse. Hasard du calendrier, en début de semaine, la commission de la politique de sécurité du Conseil national a recommandé de donner suite à la modification de la loi sur le service civil, qui vise à restreindre les possibilités d’accès au service civil.

Dans ce contexte, récompenser M. Gloor revêt une importance particulière, a indiqué CIVIVA dans un communiqué. Le Prix CIVIVA, décerné depuis 2011, lui a été remis vendredi à La Chaux-de-Fonds devant une cinquantaine de personnes et en présence du conseiller aux Etats sortant neuchâtelois Didier Berberat et de Théo Bregnard, président du Conseil communal de La Chaux-de-Fonds.

ATS