C'est à une très large majorité que le Parlement vaudois a déclaré mardi l'urgence climatique. Au micro, seules quelques voix UDC se sont montrées dubitatives.
Déposée par le vert'libéral Laurent Miéville, la résolution veut répondre aux mobilisations des jeunes et demande que l'atténuation du changement climatique figure parmi les tâches prioritaires du Grand Conseil. Le texte invite également le Conseil d'Etat à contribuer à informer la population sur le sujet.
Si finalement peu de monde était opposé à cette proposition non contraignante, elle a néanmoins provoqué de nombreuses prises de paroles. Plusieurs élus se sont succédé au micro pour énumérer les engagements de leur formation respective en faveur du climat et ce, depuis plusieurs années.
Depuis longtemps
Grégory Devaud a ainsi estimé que «l'on doit être attentif à ce qui est en train de se dérouler» dans la rue et l'a salué. Mais d'ajouter que son groupe, le PLR, «n'a pas attendu que tout d'un coup, une jeune Suédoise se mette en avant ou soit mise en avant» pour se pencher sur cette thématique.
Et d'égrener les «actions concrètes» du PLR dans la gestion de la forêt, dans le développement de concepts de mobilité dans des entreprises ou encore dans des communes.
Une attitude qui n'a pas manqué de faire réagir les Verts. «C'est drôle, tout le monde se préoccupe de l'environnement depuis longtemps», a souri Yves Ferrari. S'adressant aux libéraux-radicaux, il a reconnu que ceux-ci font «un certain nombre de choses mais peut-être qu'il faut en faire plus et surtout plus rapidement».
Reste qu'à ses yeux, cette résolution est nécessaire. «Il faut avoir une vision holistique qui comprend l'ensemble des politiques publiques», a-t-il argué.
Echelle parfaite
Pour Circé Fuchs (Alliance du centre), le texte permet d'intervenir à une échelle «parfaite pour agir concrètement», celle du canton. Quant à la socialiste Valérie Induni, elle a exprimé un large soutien à la résolution, et bien plus puisqu'elle a soutenu les amendements proposés par Décroissance-Alternatives visant à la rendre plus «ferme et déterminée».
C'est du côté de l'UDC que la plupart des doutes et questions ont été formulés. A l'image de Jean-Luc Chollet qui, à titre personnel, a dit avoir de la peine à participer «à cette thérapie de groupe».
Evoquant l'état d'urgence, il a tenu à mettre en garde contre «le poids des mots». «C'est un choix redoutable aux conséquences sociales potentiellement aussi lourdes que celles du réchauffement actuel», a-t-il poursuivi. Se disant confiant envers la capacité de la nature et de l'humanité à s'adapter, l'élu a ajouté qu'il pensait s'abstenir.
A l'heure du vote, les amendements ont été écartés, mais la résolution a rencontré un franc succès: 110 oui, 10 non et 13 abstentions. En Suisse, d'autres cantons ont adopté des textes de ce type, à l'image de Bâle-Ville et Fribourg.
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