Conseil fédéral Parmelin, pas qu'un lobbyiste agricole

ATS

15.12.2018 - 05:28

Guy Parmelin a passé trois ans au Département de la défense avant de reprendre celui de l'économie (archives).
Guy Parmelin a passé trois ans au Département de la défense avant de reprendre celui de l'économie (archives).
Source: KEYSTONE/PETER SCHNEIDER

Le futur ministre suisse de l'économie, Guy Parmelin, rejette les accusations de vouloir appliquer la politique du lobby agricole. "Il me faudra chercher des solutions dans l'intérêt du pays, non pour un seul secteur", déclare-t-il samedi dans la presse.

L'ancien agriculteur et vigneron vaudois rappelle, dans un entretien diffusé samedi par les journaux du groupe de presse Tamedia, qu'il a voté de temps en temps contre les positions des fédérations paysannes, lorsqu'il était au Conseil national. Il assure qu'il va défendre la politique du gouvernement dans son ensemble.

Le conseiller fédéral UDC reconnaît que l'agriculture est un domaine qu'il connaît bien. Mais ce n'était toutefois pas le facteur "décisif" pour passer de la défense à l'économie. "Au contraire, j'aurais pu éviter les ennuis si je n'avais pas changé" de département, souligne-t-il.

"Ce qui a pesé (dans son choix, ndlr), c'est que l'UDC est chargée de la défense depuis 23 ans (...) Ce n'est sain ni pour le parti ni pour le département". Il pointe une série de défis en matière de cybersécurité, d'espionnage ou de protection de la population. "Pour les relever, il vaut mieux qu'un autre parti les reprenne".

Pas un déserteur

Rejetant le reproche de déserteur, M. Parmelin note que son projet de renouvellement de la flotte des avions de combat et de la défense sol-air est en bonne voie. "La seule question qui reste, c'est de savoir si l'on veut un vote populaire uniquement sur les avions ou l'ensemble". Selon lui, il sera plus facile de trouver une majorité au Parlement avec un conseiller fédéral d'un autre parti. "Mon départ permet à ce projet de prendre un nouvel envol".

Le ministre de 59 ans prévient déjà les milieux agricoles qu'il ne pourra pas "répondre à toutes les attentes", car il est conscient des intérêts divergents entre l'agriculture et le reste de l'économie, notamment en matière de libre-échange.

"Mais je crois qu'il peut y avoir des compromis et je me battrai pour de tels compromis". Il fait référence à l'accord de libre-échange avec la Chine. Les agriculteurs avaient été associés aux discussions dès le début des négociations et avaient finalement soutenu l'accord, poursuit-il.

Son objectif en tant que ministre de l'économie est de permettre à chacun d'avoir un travail. Pour y parvenir, "il faut des conditions cadres favorables pour les entreprises" et anticiper au mieux les conséquences de la numérisation, explique M. Parmelin. "Cela a été négligé en partie par le passé. L'une des conséquences est que nous n'avons pas assez de spécialistes informatiques aujourd'hui".

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