Surprise à GenèvePierre Maudet fait une entrée fracassante au Grand Conseil
za, ats
3.4.2023 - 06:50
A Genève, la formation de Pierre Maudet a créé la surprise dimanche. L'arrivée au Grand Conseil de ce nouveau mouvement, qui veut s'affranchir des étiquettes partisanes, couplée à la progression du MCG va rendre les majorités au parlement encore plus fluctuantes.
Keystone-SDA, za, ats
03.04.2023, 06:50
03.04.2023, 07:14
ATS
Le mouvement Libertés et justice sociale de l'ex-conseiller d'Etat rafle 10 des 100 sièges du Parlement. Le MCG, le premier parti genevois à se déclarer ni de gauche ni de droite, en décroche 14 sièges (+3). Le second grand gagnant de ces élections est l'UDC, qui remporte 12 sièges (+4), un record depuis son entrée au législatif genevois en 2001.
Avec 22 sièges, le PLR reste le premier parti du canton de Genève. Il perd 6 sièges et obtient ainsi son plus mauvais score depuis la fusion des partis libéral et radical en 2011. Le Centre recule de 3 sièges pour s'établir à 9, tout juste au-dessus du quorum de 7% des voix requises pour siéger. Ces partis n'ont pas réussi à renouveler leur alliance historique et ont fait campagne chacun de leur côté.
Majorité fluctuante
A gauche, le PS grignote un siège, tandis que les Verts se maintiennent. Leurs députations seront fortes respectivement de 18 et de 15 personnes. Comme pressenti, l'extrême gauche, partie divisée, est éjectée du Grand Conseil, où elle comptait 9 députés. Ensemble à Gauche obtient 3,55% des suffrages et la Liste d'Union populaire, 3,08%.
Le Grand Conseil renforce sa majorité de droite, passant de 59 à 67 députés, MCG et Libertés et justice sociale compris, le nouveau mouvement se déclarant d'inspiration radicale. Lors de la précédente législature, les majorités ont toutefois fluctué en fonction du positionnement du MCG, favorable aux fonctionnaires, et du Centre, à gauche sur les questions de mobilité.
Les Vert'libéraux ratent la marche du quorum. Ils décrochent 6,62% des voix, en progression de 5,01% par rapport à 2018. Les nouvelles listes de droite arrivent loin derrière. CIVIS, de l'ex-conseiller d'Etat PDC Luc Barthassat, capte 1,09% des voix. Quant à la formation Elan radical, créée pour soutenir Pierre Maudet, mais dont l'ancien conseiller d'Etat n'a pas voulu, elle obtient 0,31% des voix.
«Une réhabilitation»
S'agissant du Conseil d'Etat, tout se jouera lors du second tour le 30 avril, étant donné qu'aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue dimanche. La PLR Nathalie Fontanet a survolé ce premier round en arrivant loin devant 49'218 voix. Elle rate de très peu la majorité absolue et une élection au premier tour.
Avec 38'232 voix, vient ensuite le conseiller d'Etat socialiste Thierry Apothéloz. Le conseiller d'Etat écologiste Antonio Hodgers (35'490 voix), se pose sur la troisième marche du podium, bien placé pour arracher un troisième mandat. La PLR Anne Hilpolt, portée par le bon résultat de sa colistière, arrive quatrième (35'147 voix).
La responsable de l'économie Fabienne Fischer a soufflé sur le fil à Pierre Maudet, dimanche en soirée, la cinquième position. La magistrate écologiste avait succédé à Pierre Maudet, en 2021, à la faveur d'une élection complémentaire. Elle engrange 31'403 suffrages pour ce premier tour.
Le résultat de Pierre Maudet constituait l'une des grandes inconnues de ce premier tour. L'ancien conseiller d'Etat déchu réussit à se hisser à la sixième place (31'315 voix). Ce score est une forme de réhabilitation», a relevé Pierre Maudet, qui conserve ses chances pour le deuxième tour, malgré le fait qu'il ne devra probablement compter que sur ses propres forces pour revenir à l'exécutif.
Enfin, la septième place est revenue à la socialiste Carole-Anne Kast, qui empoche 31'289 suffrages.
Le Centre distancé
Requinquée par sa progression au Grand Conseil, l'UDC appelle à l'union de la droite pour faire élire un de ses candidats. Les conseillers nationaux Céline Amaudruz et Yves Nidegger n'excluent pas de se présenter au second tour.
Reste à savoir quelle sera l'attitude du Centre, lui qui a toujours refusé un rapprochement avec l'UDC, qu'il juge trop extrême. Ses deux candidats se trouvent en difficulté: Delphine Bachmann et Xavier Magnin se placent en neuvième et dixième position. Le taux de participation s'est élevé à 37,14%.