Patrouille suisse Pilote sous enquête après le crash de 2016

ATS

28.3.2019 - 09:35

En juin 2016 au nord des Pays-Bas, lors d'un vol d'entraînement de la Patrouille suisse en vue d'un show aérien à Leeuwarden. deux avions Tiger F-5 se sont percutés (archives).
En juin 2016 au nord des Pays-Bas, lors d'un vol d'entraînement de la Patrouille suisse en vue d'un show aérien à Leeuwarden. deux avions Tiger F-5 se sont percutés (archives).
Source: KEYSTONE/PETER SCHNEIDER

La justice militaire a rendu son rapport final jeudi sur l'accident d'un avion de la Patrouille suisse en juin 2016 à Leeuwarden (PB). L'un des deux pilotes impliqués est mis en cause. Une enquête ordinaire est ouverte à son encontre.

L'accident s'est produit le 10 juin 2016 au nord des Pays-Bas, lors d'un vol d'entraînement de la Patrouille suisse en vue d'un show aérien à Leeuwarden. Deux avions Tiger F-5 se sont percutés, l'un d'eux s'abîmant dans un étang après que le pilote se fut éjecté.

L'homme a fini sa course dans une serre et a été légèrement blessé. L'autre appareil est parvenu à atterrir sans encombre et son occupant s'en est tiré indemne.

Perte de contact visuel

Le juge d’instruction de la justice militaire retient dans son rapport que le pilote soupçonné d’avoir causé la collision n’aurait pas du tout ou mal cerné la situation au moment de l’accident. Après avoir perdu de vue le second avion impliqué, il a réintégré la formation en omettant de signaler ce fait à la radio en annonçant «blind».

Le pilote qui réintègre la formation après une séparation a l’obligation d’annoncer toute perte de contact visuel avec l’avion qui le précède, rappelle la justice militaire. En vertu de la réglementation en vigueur, la responsabilité de l’évitement lui incombait.

L’enquête n’a révélé aucun comportement fautif du second pilote impliqué dans l’accident. Les conditions de visibilité et la météo étaient bonnes et n'ont donc pas joué de rôle dans l'accident, précise le rapport. De plus, les deux avions étaient en parfait état au moment de l'accident.

Dilapidation de matériel militaire

Sur la base des résultats des investigations, une enquête ordinaire a donc été ouverte à l'encontre du pilote soupçonné d’avoir causé l’accident. Il est soupçonné d'utilisation abusive et de dilapidation de matériel militaire, ainsi que d’inobservation des prescriptions de service.

La destruction d'un des deux Tiger est estimée à 800'100 francs, tandis que les dégâts matériels sur le second s'élèvent à environ 146'000 francs. Les coûts de récupération de l’épave, de réparation de la serre et d’assainissement de l’étang situé à proximité immédiate du crash se sont élevés à 1,25 million d’euros. Près de 400'000 francs ont été pris en charge par la Confédération.

En conclusion de son rapport, le juge d’instruction recommande que l’entraînement des pilotes de la Patrouille Suisse ne soit pas juste suffisant, mais qu’il soit régulier afin de leur permettre de maintenir un niveau élevé de pratique de vol. Il estime que les mesures déjà prises par les Forces aériennes sont appropriées.

Série noire

Suite à l'accident de Leeuwarden et d'un incident survenu à St-Moritz (GR) pendant le championnat du monde de ski en 2017, les Forces aériennes ont pris des mesures pour limiter les risques. Les avions militaires en démonstrations doivent désormais voler plus haut et en formation moins rapprochée.

2016 a été une année noire pour l'aviation militaire suisse. En plus de l'accident aux Pays-Bas, deux crashs mortels ont eu lieu en un mois. En septembre, un hélicoptère de type Super Puma s'est écrasé tout près de l'Hospice du St-Gothard. Les deux pilotes, qui étaient des miliciens, ont perdu la vie et un assistant de vol a été grièvement blessé.

Le 29 août, un F/A-18 s'est écrasé dans la région du Susten, à cheval sur les cantons de Berne et d'Uri, quelques minutes après avoir décollé de la base de Meiringen (BE). Le pilote, un Vaudois de 27 ans encore en formation, a perdu la vie.

La Suisse en images

Retour à la page d'accueil