«Politique ambitieuse mais réaliste»Plan climat: vers une acceptation malgré des critiques
js, ats
24.1.2023 - 16:24
Le plan climat du Conseil d'Etat neuchâtelois est critiqué mardi par de nombreux députés, qui aimeraient atteindre la neutralité carbone en 2040, plutôt qu'en 2050. Un 2e plan climat «plus ambitieux» est demandé.
Keystone-SDA, js, ats
24.01.2023, 16:24
24.01.2023, 17:40
ATS
«Le Conseil d'Etat veut une politique climatique ambitieuse mais réaliste», a déclaré Laurent Favre, conseiller d'Etat en charge du développement territorial et de l'environnement. La loi cantonale sur l'énergie est l'une des plus volontaristes du pays, a-t-il ajouté.
La neutralité carbone pour 2050 correspond aux objectifs fédéraux. Pour éviter des refus en votation, la politique climatique doit être menée en tenant compte des conséquences environnementales, sociales et économiques de la transition énergétique, a expliqué Laurent Favre qui a précisé que le plan climat est le fruit d'une large consultation.
Ce plan climat manque «d'ambition» et a des «années de retard», a déclaré la Verte Cloé Dutoit. La députée a déploré le manque de mesures contraignantes. Comme l'urgence climatique nécessite une réaction rapide, «nous avons décidé d'accepter ce plan mais de le rendre plus ambitieux», a-t-elle ajouté.
Le coût de l'inaction
Selon la socialiste Sarah Fuchs Rota, «nous sommes à un tournant majeur du 21e siècle. Nous devons prendre nos responsabilités à notre niveau. Nous devons mettre en place des actions fortes et durables dans les dix prochaines années. Le coût de l'inaction aura des coûts colossaux dans le futur».
Le Vert'libéral Aël Kistler a estimé que les mesures sont «insuffisantes». Il a déploré l'absence d'évaluation du rapport coût/efficacité et d'indicateurs de suivi des 52 mesures proposées par le gouvernement.
Le PLR Quentin Di Meo a déclaré qu'il soutient le gouvernement dans sa mise en place d'une stratégie climatique. «Nous devons faire notre part mais il faut poser sur la table la situation financière du canton. Il faut faire preuve de réalisme et susciter l'adhésion de la population».
Pour l'UDC Daniel Berger, «la Suisse ne peut pas influencer seule les objectifs climatiques. Cela doit être négocié au plan international. Neuchâtel ne peut pas sauver seule le climat mondial». Les efforts d'économies d'énergie en Suisse sont passés à néant, en raison de la hausse de la démographie, via l'immigration, a ajouté le député.
Crédit plus élevé
Dans la version du Conseil d'Etat, le plan climat a un coût total de 55 millions de francs jusqu'en 2027, dont 33 millions ont déjà fait l'objet d’une décision de financement. Un crédit d’engagement complémentaire de 22,1 millions de francs est demandé.
La commission serait favorable à scinder cette somme en deux crédits et à la porter à un montant total de 24,7 millions. Un premier crédit de 22,9 millions serait accordé pour la première étape jusqu'en 2027. Un crédit d'engagement de 1,8 million est prévu pour permettre l'étude et la préparation de la mise en oeuvre de la 2e étape (2027-2030) de la stratégie climatique cantonale.