Grand Conseil – FR Plan de relance accepté à Fribourg

ATS

13.10.2020 - 17:45

Le tourisme fribourgeois, entre autres secteurs, a beaucoup souffert du semi-confinement du printemps, comme ici à fin mars dans le village de Gruyères désert alors (archives).
Le tourisme fribourgeois, entre autres secteurs, a beaucoup souffert du semi-confinement du printemps, comme ici à fin mars dans le village de Gruyères désert alors (archives).
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Le Grand Conseil fribourgeois s'est montré plus généreux que le Conseil d'Etat pour doter le plan de relance de l'économie cantonale, dans le contexte de la crise sanitaire. Il l'a porté de 50 à plus de 63 millions de francs, via 25 mesures dans sept domaines.

Le décret a été avalisé mardi à l'unanimité des 85 voix exprimées, après trois heures de débat. «Les membres de la commission des finances et de gestion ont salué la démarche, non sans critiques», a dit son président Claude Brodard (PLR). Les mesures, voulues par les milieux économiques, seront déployées ces 24 prochains mois.

Dévoilé il y a un mois, le plan prévoyait 50 millions de francs. Mais le gouvernement s'est rallié aux propositions de la commission et à divers amendements, le portant à 63,3 millions. «La difficulté reste le manque de visibilité», a constaté toutefois le conseiller d'Etat Olivier Curty, en charge de l'économie.

Deux amendements ont notamment permis d'attribuer 4,4 millions de francs à chacun, au lieu de 1,5 million initialement, à la culture et au sport. Un autre a donné un million de plus à la restauration, dans le cadre du soutien au commerce local, déjà gonflé de plusieurs millions par la commission.

Pas une panacée

L'aide au redémarrage vise à relancer l’activité dans la construction durable, l'innovation, la formation, la consommation des ménages, l’agriculture, le tourisme et le commerce local, la culture et le sport. Il propose, via 25 mesures ciblées, une réponse à l'impact négatif du semi-confinement du printemps.

«Le plan n'est pas une panacée, mais il a le mérite d'exister», a relevé la députée PLR Nadine Gobet. Le PS, via Elias Moussa, lui a trouvé un «manque d'ambition», la moitié étant constituée par des mesures déjà décidées. Il a néanmoins soutenu la version «bis», déjà plus généreuse, de la commission (à hauteur de 57,2 millions).

Les Verts, via Mirjam Ballmer, auraient voulu «un peu plus de courage et une vision pour le futur». Le PDC a lui salué la bonne santé des finances cantonales, pour «envisager l'avenir avec optimisme», a noté le député Hubert Dafflon. Pas convaincue, l'UDC a vu un plan insuffisamment ambitieux et recourant à l'arrosoir.

La crise du Covid-19 représente un défi de taille et «pour un temps encore», a expliqué Olivier Curty. L'économie a souffert depuis sept mois, du petit commerce à l’hôtellerie, en passant par le secteur exportateur. Le tourisme évalue ses pertes à plus de 600'000 nuitées, avec un arrêt quasi total entre mars et mai.

Mesures urgentes

Dans la culture et le sport, salles et festivals principaux perdront la moitié de leurs revenus sur quinze mois, soit 6,2 millions de francs. Des aides d’urgence ont permis d'éviter des suppressions d'emplois, via le chômage partiel qui a bénéficié à 111'000 personnes et à 12'000 entreprises, pour 165 millions de francs.

Les aides pour les indépendants, via les allocations pour pertes de gain (APG), ont porté sur 42 millions. Le nombre de chômeurs a bondi de 40% à fin septembre sur un an.

Et l'amélioration survenue dès juin demeure fragile, vu la reprise de la pandémie. Au total, les mesures fédérales ont apporté au canton une manne dépassant 827 millions de francs, dont 605 millions pour les crédits corona en faveur des entreprises, 165 millions pour le chômage partiel et 42 millions pour les APG.

Le canton a financé lui-même des mesures pour 60,2 millions de francs. Ces dernières ont concerné les baux commerciaux (20 millions), la culture (11,2), le tourisme (6), les jeunes sociétés (5,6), les médias (5,34), les aménagements fiscaux (4,9), le commerce local (4,2) et la précarité sociale (1).

Le Grand Conseil a accepté aussi en juin de compenser l’inégalité de traitement entre les dirigeants d’entreprise salariés et les indépendants, impliquant 25 millions supplémentaires. Du coup, l'engagement urgent s'est élevé à 85,2 millions de francs, et même à 103,5 millions avec l'Organe cantonal de conduite (OCC).

Globalement, le cumul des mesures urgentes, fiscales et du plan de relance représentent un coût cumulé de quelque 235 millions de francs d’ici à fin 2022, hors volet chômage partiel/APG.

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