Office des douanes«Porter une arme là où ce n'est pas nécessaire, c'est une arme de trop»
falu, ats
2.4.2024 - 06:13
Le nouveau chef des douanes suisses, Pascal Lüthi, porte un regard critique sur la transformation de l'office fédéral. Il pointe du doigt un manque de «clarté» et de respect pour les différentes tâches, ainsi qu'un rythme déstabilisant.
Keystone-SDA, falu, ats
02.04.2024, 06:13
02.04.2024, 07:19
ATS
«L'ensemble de la mise en œuvre prendra une décennie plutôt qu'un an», avertit M. Lüthi dans un entretien publié mardi par les journaux du groupe de presse CH Media. Le Conseil fédéral avait décidé en 2019 que les douaniers et les gardes-frontières exerceraient le même travail. Cela implique que les anciens spécialistes civils des douanes doivent également être armés et porter l'uniforme.
La transformation est nécessaire, mais la direction a perdu confiance avec la procédure actuelle, poursuit l'ancien commandant de la police neuchâteloise, qui a succédé au début de l'année à Christian Bock au poste de directeur de l'Office fédéral des douanes et de la sécurité des frontières (OFDF).
M. Lüthi exclut cependant tout retour en arrière avec les deux profils professionnels. «Le nouveau profil professionnel unifié 'spécialiste de la douane et de la sécurité des frontières' fait partie de la vision à laquelle nous travaillons et que nous mettons en œuvre».
L'arme pas un signe d'identité
Les aspirants ont suivi à cet effet une formation de base modulaire avec possibilité de spécialisation ultérieure. L'arme fait partie de la formation de base, relève le responsable. Mais cela ne signifie pas qu'il faut la porter, ajoute-t-il. «L'arme n'est pas un signe d'identité».
M. Lühti estime par ailleurs que le projet de numérisation des douanes DaziT est «en bonne voie». «Les deux tiers de DaziT sont terminés. Moins des deux tiers du budget ont été utilisés», note-t-il.
Après les critiques ayant émaillé la gestion de son prédécesseur, le nouveau chef de l'OFDF entend amener un «vent de fraîcheur». Il ne veut porter ni uniforme ni arme, qui sont «inutiles» dans sa fonction. «Nous ne voulons la [l'arme, ndlr] voir que là où elle est nécessaire, là où il y a des risques. Porter une arme là où ce n'est pas nécessaire, c'est une arme de trop».