Groupe E Première formation en solaire photovoltaïque

lp, ats

4.10.2022 - 13:48

Le Groupe E vient de lancer sur son site de Boudry (NE) une formation pour pallier le manque d'installateurs en panneau solaire, un marché en plein essor. La première volée se frotte aux facettes du photovoltaïque, via un cursus aussi bien pratique que théorique.

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L'entreprise énergétique a présenté Solar Access, la première formation en solaire photovoltaïque de Suisse occidentale, dans les locaux de sa société Vuilliomenet. Le canton de Neuchâtel en constitue un centre névralgique, de par son rôle en pointe dans le domaine, s'est réjoui le conseiller d'Etat Laurent Favre.

«Après la recherche fondamentale et appliquée, au tour de la formation», a relevé le ministre de l'énergie, qui a parlé de Neuchâtel comme du «canton du solaire». Directeur général du Groupe E, dont le siège se trouve à Granges-Paccot (FR), Jacques Mauron a rappelé le rôle à jouer par le solaire photovoltaïque d'ici à 2050.

Ce dernier connaît déjà un développement très rapide dans le cadre de la transition énergétique, essor qui s'accroît avec l'impact négatif de la guerre en Ukraine. La Suisse doit surmonter sa dépendance de l'étranger, «dépendance que l'on s'est créée», a insisté Jacques Mauron, en soulignant que le pays avait «tout pour».

Douze participants

La première session de la formation Solar Access a débuté le 26 septembre pour s'achever ce vendredi. Les douze participants suivent un programme de 50 heures, réparties sur deux semaines. Neuf modules traitent des aspects du solaire photovoltaïque: sécurité des chantiers, réglementation, matériel et outillage, montage et câblage.

Seize professionnels internes au Groupe E assurent l'encadrement, a détaillé Marc Beaud, responsable produits au sein de l'entreprise active dans les sept cantons de Suisse occidentale, principalement dans ceux de Fribourg et Neuchâtel. Le programme constitue une première en attendant le premier CFC en 2028.

Les participants rejoindront ensuite les équipes du groupe, en qualité de monteur, aide-monteur et chef de chantier. Ils bénéficieront d’un accompagnement spécialisé les premiers mois suivant leur engagement pour gagner en expérience et en autonomie. Pas moins de 170 candidatures sont parvenues depuis mars.

Tripler les effectifs

D'autres volées viendront pallier un «manque structurel», a constaté Marc Beaud. Outre l'opportunité de contribuer à la transition énergétique, la formation s'adresse à ceux qui veulent parfaire leur bagage professionnel. Les candidats doivent être habiles et motivés, en bonne forme physique pour un travail à l'extérieur.

L'idée consiste à proposer trois sessions par an. «Il y a un intérêt public» à ce type de formation, a noté Laurent Favre. La presse a pu assister aux travaux pratiques impliquant la pose de panneaux solaires, qui pèsent 20 kilos la pièce, sur trois types de toits, à l'intérieur des locaux flambant neufs de Vuilliomenet.

Le coût de la formation, entre 5000 et 10'000 francs, est assumé par le Groupe E. L’objectif est de doubler les effectifs de l'entreprise fribourgeoise oeuvrant dans le photovoltaïque d’ici à trois ans, en passant de 100 à 200 personnes, toutes professions confondues (métiers techniques et administratifs).

Autoconsommation et surplus

Ainsi, le Groupe E pourra pleinement répondre aux besoins du marché. La demande a doublé en l'espace d'un an. L'énergéticien a déjà réalisé 750 installations jusqu’ici en 2022, contre 500 l’an passé pour la même période. Plus de 1200 chantiers sont en cours, dont celui du grand parc solaire à côté de la raffinerie de Cressier (NE).

Marc Beaud a admis certains problèmes d'approvisionnement. Le Groupe E est le gestionnaire qui compte le plus grand nombre d'installations en Suisse, avec 13'700 d'entre elles connectés à son réseau. Ces dernières permettent à des particuliers de développer leur autoconsommation et de revendre leurs surplus.

Le bond des prix de l'énergie, avec une hausse moyenne des tarifs de 27% pour 2023, ne fait qu'accroître l'attrait du solaire pour l'électricité des ménages, a indiqué Jacques Mauron. Mais il y a beaucoup à faire. «La Suisse dépend encore à 60% des produits fossiles dans ses importations énergétiques», a-t-il précisé.